Archive pour juillet 2012

Concert d’ouverture du Festival d’opéra de Québec : Karina Gauvin ou l’émotion pure

jeudi 26 juillet 2012

26 juillet 2012
(No 2012-30)

Karina Gauvin
Photographie : Simon Clark, Journal de Montréal, 2012

Le deuxième Festival d’opéra de Québec a connu un départ « fulgurant » hier soir avec le concert d’ouverture où l’œuvre lyrique de Wolfgang Amadeus Mozart était à l’honneur. La soprano québécoise Karina Gauvin a tout au long de la soirée traduit les plus belles pages des opéras du maître de Salzbourg en émotion pure. Dans leur dialogue avec la chanteuse, Les Violons du Roy et leur chef Bernard Labadie ont créé des moments d’une rare beauté à laquelle a contribué un public dont l’écoute fut aussi exemplaire et attentive. La présence du pianiste Benedetto Lupo sur la scène du Raoul-Jobin du Palais Montcalm aura aussi contribué à faire de cette soirée un événement musical auquel 979 mélomanes- la salle était comble- ont eu le privilège d’assister.

Les sept prestations vocales de Karina Gauvin ont démontré pourquoi celle-ci se distingue aujourd’hui sur les plus grandes scènes lyriques du monde. Sa maîtrise de l’art lyrique est  particulièrement évidente dans les airs Deh vien non tardar (Le Nozze di Figaro) et Ach, ich fühl’s, es ist verschwunden (Die Zauberflöte) où la profondeur des nuances caractérisent ses interprétations. Dans son Come scoglio immoto esta (Cosi fan tutte), elle démontre aussi l’amplitude de sa voix et un registre qui, des aigus aux graves, est si essentiel à la réussite de toute une interprète mozartienne. Et si en cette soirée Mozart à l’opéra qui est enregistrée « live » par Atma classique Karina Gauvin est emprisonnée par les microphones de la maison de disque québécoise, elle n’en démontre pas moins des talents dramatiques qu’on souhaite voir exploités dans des productions où elle tiendra, comme elle en a exprimé, le souhait, les rôles Fiordigili dans Cosi fan tutte, de la Contessa dans Le Nozze di Figaro ou ceux de Donna Anna or Donna Elvira dans Don Giovanni.

Dans le Rondo en ré majeur pour piano et orchestre (K. 382), le pianiste Benedette Lupo a quant à lui démontré une technique éblouissante et une sensibilité hors du commun. On n’a pu être témoin comme l’avait été le critique Claude Gingras qui conmmentait son récent passage au Festival Lanaudière dans un article intitulé « L’événement Lupo » (La Presse, 17 juillet 2012), d’« une absolue concentration et une irréprochable qualité de jeu ».

Dans les deux pièces instrumentales que Bernard Labadie avaient inscrites au programme de la soirée, Les Violons du Roy ont démontré à nouveau que l’ensemble est de calibre mondial. L’interprétation en début de concert de l’ouverture de l’opéra Lucio Silla a démontré le raffinement de l’orchestre et un jeu d’ensemble si bien guidé par le chef Labadie. Il en est allé de même avec l’interprétation en fin de deuxième partie de la Chaconne de la musique de ballet de l’opéra Idomeneo où le chef et les 34 instrumentistes ont insufflé à la musique de Mozart les humeurs appropriées tout en respectant le cérémonial devant l’habiter.

Pour d’autres commentaires sur le concert d’ouverture du festival, je vous invite à lire les articles parus aujourd’hui sous la plume d’Olivier Parent, « Mozart à l’opéra-  Sa Majesté Karina », Le Soleil, 26 juillet 2012, p. et d’Yves Leclerc, « Festival d’opéra de Québec- Propulsée par Mozart », Journal de Québec, 26 juillet 2012, p. 43.

TANGOPÉRA, un divertissement lyrique

Je rentre de la Chapelle de l’Amérique française ou j’ai assisté au spectacle TANGOPÉRA. L’idée originale du bandonéiste Denis Plante, auquel se joignent le guitariste David Jacques et le contrebassiste Ian Simpson réussit, à divertir l’auditoire et lui offrir de beaux moments musicaux. La soprano Marilyn Grenier et le ténor Marc Duguay offrent plusieurs belles prestations et se distinguent particulièrement dans  Youkali de Kurt Weil.

TANGOPÉRA
Festival d’opéra de Québec, 2012

Une troisième et dernière représentation aura lieu demain le vendredi 27 juillet à 16 h et j’invite ceux et celles qui ne voudraient pas manquer ce divertissement lyrique d’arriver tôt…car l’on a refusé encore aujourd’hui plusieurs personnes à l’entrée de la Chapelle de l’Amérique française.

Je me prépare pour la première de The Tempest de Thomas Adès dans la mise en scène de Reoberet vous en donnerai des nouvelles…demain ou samedi matin !

Bonne fin de journée lyrique !