Archive pour mars 2012

La symphonie lyrique Alexander von Zemlinsky par l’Orchestre métropolitain de Montréal et Yannick Nézet-Séguin

samedi 17 mars 2012

17 mars 2012
(No 2012-11)


Angela Meade

Le chef de l’Orchestre Métropolitain Yannick Nézet-Séguin propose aux mélomanes de Montréal la découverte de La symphonie lyrique d’Alexander von Zemlinsky. Présentée comme une suite de sept lieder sur des poèmes visionnaires du grand poète indien Rabîndraninâth Tagore, le critique musical Christophe Huss présente quant à lui l’oeuvre- dans l’Agenda culturel du journal Le Devoir de ce matin – « comme une sorte de symphonie vocale en sept mouvements ». La soprano américaine Angela Meade est la soliste invitée et il y a lieu de rappeler que celle-ci a remporté le prix du public 2009 du Concours Musical International de Montréal et qu’elle incarnait le personnage d’Elvira dans la production d’Ernani de Giuseppe Verdi projetée récemment dans le cadre de la série MET Live in HD. Le baryton canadien Brett Polegato se joindra à elle pour interpréter cette œuvre que l’on a souvent comparée au Chant de la terre de Gustav Mahler.

Le programme du concert comprend d’ailleurs l’adagio de la Symphonie no 10 de Gustav Mahler dont on rappelle « qu’il est l’ultime mouvement achevé et orchestré par Mahler ». Cette interprétation clôturera le cycle Mahler qui a été entrepris il y onze ans par Yannick Nézet-Séguin.

Le concert sera précédé du dévoilement de la saison 2012-2013 de l’Orchestre métropolitain. Je compte y assister et vous rapporter le contenu lyrique de cette prochaine saison samedi prochain.

Une soirée d’entraide avec le baryton Étienne Dupuis et l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal

Le baryton Étienne Dupuis et l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal participeront à une grande Soirée bénéfice au profit de la Société de Saint-Vincent de Paul de Montréal. Animée par Winston McQuade, celle-ci se déroulera au Belvédère du Centre des Sciences de Montréal le mardi 20 mars 2012 à compter de 18 h. Cette soirée sera sous le signe de l’opéra, mais également des arts visuels puisque des œuvres d’artistes peintres québécois seront mises aux enchères et les profits serviront à financer « L’Art pour L’Art », un nouveau programme d’art thérapie visant à contrer le décrochage scolaire. Pour des informations supplémentaires sur cet événement, vous pouvez cliquer ici.


Étienne Dupuis

Rossini et ses muses par l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal : le grand dîner…aux ingrédients manquants!

Dans les annales de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, la production de Rossini et ses muses, le grand dîner ne comptera parmi les réalisations qui auront permis à cette école de formation de se distinguer sur la scène lyrique de la métropole. Contrairement à la production de l’opéra Le Consul de Gian Carlo Menotti qui s’était mérité l’éloge de la critique l’année dernière, le collage rossinien de 2012  n’a su livrer les deux ingrédients principaux que s’attend à l’opéra : une mise en scène inspirée et des prestations vocales émouvantes. S’agissant de la scénarisation de Marie-Nathalie Lacoursière, sans doute aurait-il mieux valu de faire graviter le spectacle autour du seul grand dîner car le premier acte s’est avéré d’un réel ennui. Je ne retiens guère de cette première partie l’interprétation par la soprano Karine Boucher d’un air qui clôturait un premier acte dont il avait été plutôt difficile, voire impossible, de comprendre la trame narrative.

Si les choses se sont améliorées avec le deuxième acte et que l’on a pu apprécier les talents dramatiques de Frédérique Drolet et de l’invité Tomislav Lavoie, seule Emma Parkinson s’est-elle acquittée honorablement des défis vocaux de la musique de Rossini. Quant à l’accompagnement musical de la pianiste Tina Chang, il ne correspondait guère aux exigences de la production et il aurait mieux valu que Claude Webster, à qui l’on avait confié la préparation musicale de la production, assume cette responsabilité. Les décors de Diana Uribe, les costumes de Laurence Gagnon, les éclairages de Francis Hamel et les accessoires d’Alain Jenkins ont su parfois créer de beaux atmosphères sur la scène du Monument national, mais cela ne saurait suffire à faire d’un production lyrique un succès.

Sans doute, l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal doit-il tirer une leçon de cette expérience. N’y aura-t-il pas lieu d’envisager un retour aux œuvres du répertoire qui permettront à de jeunes artistes de la relève de se préparer à la carrière. Après le succès des dernières productions de Pelléas et Mélisande de Claude Debussy à l’Atelier d’opéra de l’Université de Montréal et de L’incoronazione di Poppea de Claudio Monteverdi à Opera McGill, l’atelier doit se repositionner comme étant un lieu attractif. Pourquoi ne pas envisager de consacrer les futures productions annuelles à une œuvre du répertoire lyrique dont le livret original est en français (il y plus de 150) ou de se distinguer en commandant des œuvres lyriques en langue française à des compositeurs et des compositrices du Québec ?

Les trois  critiques musicaux musicaux montréalais n’ont pas été tendres à l’égard de la production 2012 de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal : Claude GINGRAS, « Rossinistre », La Presse, 12 mars 2012; Christophe HUSS, « Les misérables », Le Devoir, 15 mars 2012; Arthur KAPTAINIS, « Rossini retrospective is unique, but an opera it is not », The Gazette, 12 mars 2012. Vous pouvez aussi lire un article sur le blogue d’Espace.mu rédigé par Frédéric Cardin intitulé « Bar ouvert sur Rossini » et visionner une entrevue avec la scénariste Marie-Nathalie Lacoursière en cliquant ici.

Si vous voulez juger par vous-même de la qualité de la production, la dernière représentation de Rossini et les muses : le grand dîner est prévue a lieu ce soir à 19 h 30 à la Salle Ludger-Duvernay du Monument-National.

L’incoronazione di Poppea à Opera McGill

Une quatrième et dernière représentation de L’incoronazione di Poppea de Claudio Monteverdi dans une production d’Opera McGill aura lieu à la salle Pollack de l’Université McGill e dimanche le 18 mars à 14 h. N’ayant pas été en mesure d’assister à cet événement et l’Orchestre métropolitain faisant concurrence à Opera McGill demain après-midi, j’aurai pu apprécier cette production mise en scène par le directeur artistique d’Opera McGill Patrick Hansen et à laquelle est associé le McGill Baroque Orchestra dirigé par Hank Knox par l’intermédiaire de nos critiques montréalais fort élogieux : Claude GINGRAS, « L’opéra à McGill : fort beau Couronnement », La Presse, 16 mars 2012 ; Christophe HUSS, « [Le couronnement de Poppée]- L’embarras du choix », Le Devoir, 17 mars 2012.


L’incoronazione di Poppea de Claudio Monte par Opera McGill
Scène finale
Photographie : Brent Callis, 2012

Le Requiem de Fauré: une écoute comparée par Christophe Huss

Dans le cadre de ses Amicales de la Phonothèque qui ont lieu le troisième mardi du mois, la Société d’art vocal de Montréal propose une écoute comparée du Requiem de Gabriel Fauré. Le critique musical du journal Le Devoir Christophe Huss présentera « [l]’héritage discographique en dit très long sur l’évolution approche stylistique et vocale de ce chef-d’oeuvre de la musique sacrée : mutation du chant choral, solistes choisis pour leur réputation plutôt que leur connaissance du style et, depuis 15 ans, révélation d’une partition originale, très différente de l’enflure connue jusque-là. De Wilfrid Pelletier à Philippe Herreweghe, un exercice d’écoute fascinant et révélateur! ».

Christophe Huss

À L’Opéra du samedi, Espace musique radiodiffusera en direct du Metropolitan Opera de New York l’opéra posthume en cinq actes La Khovanchtchina de Modest Moussorkski. La distribution comprend Olga Borodina, mezzo-soprano (Marfa), Misha Didyk, ténor (Andrei Khovanski), Vladimir Galouzine, ténor, (Vasily Golitsine), George Gagnidze, baryton (Chaklovity), Anatoli Kotscherga, baryton-basse  (Ivan Khovanski), Ildar Abdrazakov, basse (Dossifeï), Wendy Bryn Harmer, soprano (Emma), David Crawford, basse ( Varsonofiev) et Maria Gavrilova, soprano (Susanna). L’orchestre et les chœurs du Metropolitan Opera  sous la direction de Kirill Petrenko. Au premier entracte, Sylvia L’Écuyer s’entretiendra avec  le musicologue Donald Gislason qui replacera le livret de Khovanchtchina dans la trame de l’histoire russe. Lors du deuxième entracte, l’animatrice présentera un portrait de Modest Moussorkski à travers ses mélodies.

À l’émission Le mélomane que j’animerai sur les ondes de Radio Ville-Marie demain le dimanche 18 mars 2012 de 13 h à 15 h, je diffuserai plusieurs extraits de l’enregistrement sur étiquette Virgin Classics de Duetti par les contre-ténors Philippe Jaroussky et Max Emanuel Cencic. Dans ces duetti da camera italiens de l’ère baroque présentés comme « un florilège d’œuvres subtiles et méconnues» par William Christie, ils sont accompagnés par l’ensemble Les arts florissants dirigé par ce dernier. Je vous invite d’ailleurs à visionner un vidéo concernant cet enregistrement en cliquant ici. Dans ma chronique des revues, je présenterai le contenu d’Opéra Magazine de mars 2012 qui contient une entrevue fort intéressante avec le compositeur lyrique américain John Adams. Vous pouvez feuilleter le magazine en cliquant ici.

S’agissant des projections d’opéra, le Café d’art vocal présentera ce samedi 17  mars 2012 à 12 h 30  l’opéra Fidelio de Ludwig van Beethoven.  Il s’agit d’une production de l’Opéra de Zurich de 2004 sous la direction musicale de Nikolaus Harnoncourt. La reprise aura lieu le jeudi 22 mars à 18 h 30.  Dans le cadre de la série Opéramania, c’est l’opéra Cosi fan tutte de Wolfgang Amadeus Mozart qui sera présenté dans une production du Festival de Glyndebourne de 2006. Cette soirée aura lieu le vendredi 23 mars 2012 à la salle B-421 du Pavillon de musique de l’Université de Montréal à 19 h.

Et cette semaine, la chaîne TFO poursuit ses diffusions d’opéra. C’est l’opéra La Traviata de Giuseppe Verdi. Je crois comprendre qu’il s’agit de la production du Festival d’Aix-en-Provence de 2011 dans laquelle le rôle de Violetta est tenu par la soprano Natalie Dessay. Les rôles de Germont, père et fils, sont incarnés par le ténor Charles Castronovo et le baryton Ludovic Tézier. La mise en scène est celle de Jean-Francois Sivadier. Le London Symphony Orchestra est sous la direction de Louis Langrée. Pour visionner un extrait de cette production qui est disponible en DVD sur étiquette Virgin Classics depuis le 13 mars 2012 aux Etats-Unis et qui ne semble pas être encore arrivé ici au Québec, vous pouvez cliquer ici.

Bonne semaine lyrique !