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1 octobre 2018

Le Jour J des élections générales au Québec, l’impact de l’accord de principe sur l’Accord États-Unis-Mexique-Canada  sur le résultat du scrutin et une longue soirée électorale en perspective !

 

Comme l’ont déjà fait par anticipation 1 102, 126 électeurs et électrices parmi les 6 153 465 personnes inscrites sur la liste électorales (17,93 %), les Québécois et Québécois se rendront aux urnes en ce « Jour J » du 1er octobre 2018 pour exercer le droit de vote. Les noms de 565 candidats (60%) et 375 candidates (40%), dont la moyenne d’âge est de 45 ans, se retrouvent sur les bulletins de vote. En tant que personne légalement habilitée et qualifiée, je compte bien exercer le droit de voter qui m’est conférée par l’article 22 de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec et comme, je le fais depuis l’âge de la majorité, je compte exercer mon droit fondamental dès l’ouverture du bureau de vote que m’a indiqué le Directeur général des élections.

Je vous rappelle qu’au moment de la dissolution de la 41e législature le 23 août 2018, l’Assemblée nationale était composée de 68 députés pour le Parti libéral du Québec (PLQ), 28 députés du Parti québécois (PQ), 21 députés pour la Coalition avenir Québec (CAQ), trois (3) députés pour Québec solidaire (QS) et cinq (5) députés indépendants. Cette composition pourrait être considérablement modifiée si les dernières projections de sièges s’avéraient exactes. Ainsi, Qc 125 et Si la tendance se maintient prévoient maintenant que la CAQ pourrait détenir une majorité de 63 ou 69 sièges, que le Parti libéral du Québec formerait l’Opposition officielle avec 44 ou 41 sièges, le Parti Québécois avec 11 ou 8 sièges et Québec solidaire avec 7 sièges n’atteignant pas le nombre des 12 sièges nécessaires pour former un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale du Québec, à moins que l’un ou l’autre des partis obtienne au moins 20% des voix, ce que ne prévoit pas les dernières projections des intentions de vote (PQ : 19,3 % ou 18,4% et QS 15,1 % ou 16%). Les deux graphiques suivants illustrent les dernières projections de sièges :

 

Mais, on se plaît à la dire, tout au long de campagne et comme on le dira en ce jour J, le vrai sondage a lieu aujourd’hui ! Comme je le rappeler dans mon premier carnet électoral du 20 août dernier (No 2018-01), les données relatives aux intentions de vote et projection de sièges qui avaient fait l’objet des prédictions de 308.com et Si la tendance se maintient/Too Close to Call à la veille des élections générales de 2014 avaient évalué de façon assez exacte le nombre de sièges pour le Parti libéral du Québec (69 ou 72 sièges projetés, 70 sièges obtenus), surévalué celui obtenu par le Parti Québécois (47 ou 40 sièges projetés, 30 sièges obtenus) et sous-évalué ceux pour la Coalition Avenir Québec (7 ou 11 sièges projetés, 22 sièges obtenus) et Québec solidaire (2 sièges projetés, 3 sièges obtenus. Les projections de sièges seront plus justes cette année ?

L’impact de la conclusion d’un accord de principe sur le nouvel Accord États-Unis-Mexique-Canada sur le résultat du scrutin

Dans une déclaration commune diffusée en fin de soirée le 30 septembre hier, le représentant au Commerce des États-Unis d’Amérique Robert Lighthizer et la ministre des Affaires étrangères du Canada Chrystia Freeland ont annoncé ce qui suit : « Aujourd’hui, le Canada et les États-Unis sont parvenus à un accord de principe, de concert avec le Mexique, sur un nouvel accord commercial moderne et adapté aux réalités du 21e siècle : l’Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC). L’AEUMC offrira à nos travailleurs, agriculteurs, éleveurs et entreprises un accord commercial de grande qualité qui donnera lieu à des marchés plus libres, à un commerce plus équitable et à une croissance économique solide dans notre région. L’accord renforcera la classe moyenne et créera de bons emplois bien rémunérés ainsi que de nouvelles opportunités pour près de 500 millions de personnes qui vivent en Amérique du Nord. ‘’ Nous sommes impatients de resserrer encore davantage les liens économiques étroits qui nous unissent lorsque ce nouvel accord sera mis en œuvre. ‘’ Nous tenons à remercier le ministre mexicain de l’Économie, Ildefonso Guajardo, pour sa collaboration solide au cours des derniers 13 mois ».

Le contenu de cet accord de principe n’a pas été rendu public, mais il semble qu’il ouvre, comme le suggère Le Devoir, « une brèche dans la gestion de l’offre similaire à celle qui avait été accordée dans l’Accord de Partenariat transpacifique (PTP) ». Si une telle brèche se confirme, la question de l’assentiment du Québec à ce nouvel Accord États-Unis-Canada-Mexique se pose et a déjà donné lieu à des commentaires, en fin de parcours de la campagne électorale québécoise, par le Premier ministre du Québec Philippe Couillard et le chef du Parti Québécois Jean-François Lisée. Ainsi, le chef du Parti libéral du Québec a indiqué qu’il explorerait « toutes les avenues, y compris les recours juridiques pour bloquer l’entente, bloquer toute l’entente s’il le faut », alors que le chef de l’Opposition officielle a suggéré, dans un vidéo qui est accessible ici, « que le pire était arrivé » et que l’accord prévoirait « des concessions supplémentaires pour les États-Unis ».

« Il ne pouvait y avoir de pire entendre pour les producteur laitiers », a par ailleurs affirmé le président des Producteurs de lait du Québec. celui-ci a d’ailleurs rendu publiques le données de l’accord de principe selon lesquelles une ouverture de 3,59 % du marché du lait et des produits laitiers canadiens serait concédée aux Américains. « Avec les 3,59 % qu’Ottawa a cédés aux producteurs américains, c’est une ouverture de 8,79 % qui a été concédée, au total, aux producteurs étrangers, par le gouvernement canadien si on tient compte des 2 % qui ont été cédés dans le traité avec l’Europe et les 3,2% du Partenariat Trans-Pacifique, s’est insurgé Bruno Letendre ».

Si le nouvel Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC) destiné à remplacer l’ALÉNA devait voir le jour et être signé par les États-Unis d’Amérique, le Mexique et le Canada, le Québec pourrait envisager, parmi les avenues qu’évoque Phillippe Couillard, la présentation d’une motion demandant à l’Assemblée nationale de rejeter cet accord et  de refuser ainsi l’assentiment du Québec à ce que le Canada consente à être lié par un nouveau traité entraînant l’abolition du système de gestion de l’offre. Du fait qu’il s’agit d’un accord qui ressortit en partie des compétences constitutionnelles du Québec et qui concerne le commerce international, celui-ci constituerait un engagement international important au sens de la Loi sur le ministère des Relations internationales du Québec (R.L.R.Q., c. M-25.1.1) et requerrait, en application de l’article 22.4 de cette loi, l’approbation de l’Assemblée nationale.

Il sera intéressant de savoir si cette dernière nouvelle exercera une influence sur les citoyens et citoyennes de cet électorat dont on dit souvent qu’il attend souvent de se retrouver dans l’urne pour faire son choix.

La soirée électorale et un numéro 7bis du carnet électoral

Je synthoniserai à la fois Radio-Canada et TVA durant cette soirée électorale qui pourrait nous faire veiller bien tard. Mais, cela ne m’empêchera pas de publier demain un dernier numéro 7bis de ce carnet électoral pour présenter les résultats des élections générales du Québec du 1er octobre 2018.

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Je vous souhaite un bon Jour J, une passionnante soirée électorale et vous laisse sur l’une des caricatures de la campagne qui m’a fait bien sourire, voire rire!

La « balance du pouvoir » au Parti Québécois », les conventions constitutionnelles et la formation du prochain gouvernement et des illustrations électorales par Chritian Tiffet dans Le Devoir

24 septembre 2018

24 septembre 2018
(No 2018-06)
 

Projection de sièges

Une semaine nous sépare du jour J. Si les projections de « Qc125 » devaient s’avérer exactes, les Québécois et les Québécoises pourraient permettre au chef de la Coalition Avenir Québec (CAQ) François Legault de devenir Premier ministre et former un gouvernement, tout en confiant au Parti Québécois (PQ) la « balance du pouvoir »

Ces projections prévoient en en effet que la CAQ obtiendrait 53 sièges, 10 sièges de moins que les 63 requis pour détenir une majorité parlementaire, mais sept (7) de plus que le Parti libéral du Québec (PLQ) qui en détiendrait 46. Au surplus, le chef de la CAQ pourrait être invité à former le gouvernement même si le pourcentage de voix obtenues par sa formation politique est inférieur (30,2 %) à celle de Philippe Couillard (30,5 %).

De tels résultats auraient comme conséquence de conférer au Parti Québécois, avec ses 19 sièges et 21,3% des voix, la « balance du pouvoir » qui, selon le lexique de l’Assemblée nationale du Québec, « désigne la situation d’un parti d’opposition qui possède un nombre de sièges suffisants en Chambre pour défaire un gouvernement minoritaire en joignant ses forces à celles d’un autre parti d’opposition ». Avec ses sept (7) sièges, Québec solidaire (QS) ne détiendrait pas quant à elle, en application de la définition ci-haut, une telle balance du pouvoir.

Projection du vote populaire %

Les projections du 21 septembre 2018 présentées sur le site « Si la tendance se maintient- Too close to Call vont dans le même sens et prévoient pour chacun des partis le nombre de sièges qui suit : Coalition Avenir Québec 53, Parti libéral du Québec 45, Parti Québécois 22 et Québec solidaire 6.

Pour une analyse des derniers sondages, je vous invite  lire l’analyse de Philippe J. Fournier diffusée sur le site de L’Actualité le 23 septembre 2018 du sous le titre « La victoire pour la CAQ, le vote populaire pour le PLQ » et selon lequel «[l]a CAQ demeure toujours favorite pour remporter l’élection du 1er octobre, mais la majorité dont rêvait François Legault dépend maintenant des électeurs péquistes ».

Et si le Premier ministre Philippe Couillard insistait pour former un nouveau gouvernement issu des membres de la nouvelle Assemblée nationale émanant du Parti libéral du Québec en raison du fait qu’un pourcentage plus élevé de voix a été accordé au PLQ, qu’en disent les conventions constitutionnelles ?

Les conventions constitutionnelles et la formation du prochain gouvernement

Si aucun parti politique n’obtient une majorité de 63 sièges à l’Assemblée nationale lorsque les résultats des élections seront connues le 1er octobre 2018, le Premier ministre du Québec Philippe Couillard pourrait choisir, en vertu d’une convention constitutionnelle, de ne pas présenter la démission de l’actuel gouvernement et prendre l’initiative de former un nouveau gouvernement.

Un nouveau gouvernement pourrait être assermenté et présenter un discours inaugural et une motion voulant que « que l’Assemblée nationale approuve la politique générale du gouvernement ». Si une telle motion était adoptée, le gouvernement obtiendrait ainsi la confiance de l’Assemblée et pourrait continuer d’’exercer ses fonctions.

Si cette motion était défaite et le gouvernement n’obtenait pas la confiance de l’Assemblée, le Premier devrait présenter la démission du gouvernement au lieutenant-gouverneur. Celui-ci inviterait probablement le parti ayant la Coal parti ayant obtenu même (ou en cas d’égalité le même nombre de sièges) à former un gouvernement. Le nouveau gouvernement devrait obtenir à son tour, et de la même manière que le précédent, la confiance de l’assemblée.

Comme le souligne également Antoine Robitaille dans une chronique publiée en ce 24 septembre 2018 dans le Journal de Montréal et le Journal de Québec sous le titre « Crise constitutionnelle devant », le Premier ministre « Couillard pourrait s’accrocher et, le 13 novembre, présenter un discours d’ouverture dans le but d’obtenir la confiance de la Chambre ». Le chroniqueur fait par ailleurs référence à une situation qui s’est produite à l’occasion de la dernière élection générale du 9 mai 2017 en Colombie-Britannique, Même s’il n’avait pas obtenu une majorité parlementaire à l’assemblée législative, ayant récolté 43 sièges, le Nouveau parti démocratique en obtenant 41 et le Parti Vert 3, le Parti libéral de cette province a formé un gouvernement et a cherché à obtenir la confiance de l’assemblée. La motion de confiance a été toutefois été rejeté le 29 juin 2018 par 44 voix contre 43 et le gouvernement a présenté sa démission. Aujourd’hui, le gouvernement de Colombie britannique est formé par les membres de l’Assemblée législative émanant du Parti démocratique qui, a pu compter à ce jour, sur le soutien du Parti Vert.

Tout en étant analogue, la situation au Québec pourrait ne pas être identique à celle de la Colombie-britannique. Le Parti libéral de cette dernière province avait obtenu le plus grand nombre de sièges et pouvait également s’appuyer sur un plus grand pourcentage de suffrage exprimée avec 40,36 % des voix en sa faveur, devançant de très peu le Nouveau parti démocratique qui récoltait 40,28 % des voix et le Parti vert en obtenant 16,84 %. Il pouvait ainsi fonder sa prérogative de former le gouvernement, tant sur un plus grand nombre de sièges et un plus grand nombre de voix. La situation serait différente au Québec si le Parti libéral du Québec n’obtenait pas le plus grand nombre de sièges, tout en étant le parti ayant récolté le plus grand nombre de voix.

Dans les trois cas où un parti a obtenu le plus grand nombre de sièges, sans avoir obtenu le plus grand nombre de voix lors d’une élection générale au Québec, l’histoire révèle que le gouvernement antérieur a présenté sa démission et a ouvert la voix à la formation d’un gouvernement par le parti ayant obtenu le plus grand nombre de sièges au Parlement.

Je vous invite à lire à ce sujet l’article du magazine L’Actualité diffusé le 21 septembre 2018 sous le titre « Après Maurice Duplessis, Daniel Johnson et Lucien Bouchard, François Legault ».

De magnifiques illustrations électorales par Chritian Tiffet dans Le Devoir

J’ai agrémenté le présent carnet par des caricatures très évocatrices de moments forts de la présente campagne électorale. Je porte à votre aujourd’hui les magnifiques illustrations accompagnant les articles que Le Devoir consacre à la campagne qui sont l’œuvre de l’illustrateur et graphiste Christian Tiffet. Voici trois d’entre elles… et il y a certainement d’autres d’ici la fin de la campagne :

Tiffet, Le Devoir, 22 septembre 2018

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Je vous souhaite une passionnante dernière semaine de campagne… et serai de retour, en un jour J et un 1er octobre 2018, avec le septième carnet électoral !

 

 

 

Un deuxième débat en langue anglaise, après un premier débat dans la langue officielle du Québec et avant le « Face à face des chefs 2018 » et « La balance du pouvoir aux deux partis souverainistes » ?

17 septembre 2018

17 septembre 2018
(No 2018-05)


Aislin (Terry Mosher)
Montreal Gazette, 15 septembre 2018

Les chefs des quatre partis politiques représentés à l’Assemblée nationale du Québec s’affronteront une deuxième fois en ce lundi 17 septembre 2018 dans un débat qui se déroulera en langue anglaise. Diffusé de 17 h 30 à 19 h par CBC Québec, il pourra être également vu sur CTV News et Global News, écouté sur CJAD 800, City et visionné sur le site de The Montreal Gazette. Il s’agit d’une première dans l’histoire politique du Québec, bien que, comme nous le rappelle le journaliste Marco Bélair-Cirano dans un article publié dans Le Devoir de ce matin (p A-4) sous le titre « Langue- Un premier débat en anglais en plus de 30 ans », que «[l]le dernier débat des chefs dans la langue de Mordecai Richler, entre le péquiste Pierre-Marc Johnson et libéral Robert Bourassa, remonte à 1985 [e] avait été diffusé seulement fè la radio.

Au sujet de l’idée de tenir un débat en langue anglaise et des enjeux que la tenue de ce débat a soulevé, je vous invite à lire la chronique que lui avait consacré Michel David dans Le Devoir du 3 mai 2018 sous le titre « L’anglais dans la cité » et sur lequel il s’est à nouveau penché le 15 septembre dans un article intitulé « Le débat des autres ».

Un premier débat dans la langue officielle du Québec…

Et s’agissant du premier débat qui s’est déroulé dans la langue officielle du Québec le jeudi 13 septembre 2018, il a donné lieu à des échanges intéressants entre Philippe Couillard, Jean-François Lisée, François Legault et Manon Massé.

Jean-François Lisée, Manon Massé François Legault et Philippe Couillard
Photographie : L’Actualité, 17 septembre 2018

Dans son commentaire du débat publié dans le Journal de Montréal du 14 septembre sous le titre « Lisée performe, Legault surfe, l’Ontario triomphe », le chroniqueur Mario Dumont a évalué ainsi la performance de chacun des chefs :

[…] Philippe Couillard maîtrise remarquablement les contenus. Il n’a pas besoin de documents ou de notes, ni pour les chiffres ni pour les enjeux. Son défi c’est de transformer cette maîtrise des contenus en messages simples et sentis qui touchent les gens. Ce soir, il n’a échoué à le faire que sur le thème crucial de la santé. Il a un peu mieux réussi ensuite. Philippe Couillard avait besoin d’un coup de barre solide. Les cinq ou six derniers jours de sa campagne ont été franchement difficiles. Le niveau d’énergie a baissé et le message s’est embrouillé. Hier soir, il a été beaucoup trop sur la défensive pour y arriver.

François Legault devait craindre de devenir la planche où on lance les dards. Ce n’est pas arrivé. Legault a su rester plutôt à l’attaque. Meneur dans les sondages, il en sort vraiment avec un minimum d’égratignures. Et il a passé ses messages, malgré un langage souvent technique. Le chef de la CAQ a profité du fait de voir la santé être abordée comme premier sujet. C’était l’occasion de passer en rafale tous ses messages-clés. Attaquer le gouvernement libéral, rappeler que les libéraux sont au pouvoir depuis longtemps, rappeler que les libéraux avaient promis de mettre fin à l’attente en 2003.

Jean-François Lisée a remporté la joute oratoire. Plus habile et incisif, il a marqué des points et surtout il a évité de se montrer arrogant comme certains le craignaient. Cependant, monsieur Lisée n’a pas réussi à accomplir les deux grosses tâches qui étaient les siennes. Clarifier le sens d’un vote au PQ une fois la souveraineté mise en veilleuse et discréditer Québec solidaire qui lui gruge des votes.

Manon Massé n’a été ni bonne ni mauvaise. Elle a su profiter de deux avantages : son discours très à gauche se distingue des autres chefs et elle sait parler simplement aux gens. Elle a été la championne de la gratuité. Le mot gratuité tourne au ridicule. Il n’y a rien de gratuit dans la vie. Il n’y a que les choses qu’on fait payer par les autres. Et tout ce qui est gratuit finit par être gaspillé. Quel manque de sérieux populiste

Vous trouverez ici une analyse fascinante du journal Le Devoir sur le « Débat en chiffres » et notamment sur les mots les plus fréquemment employés par les quatre chefs joliment illustré par l’image qui suit :

Le Face à face des Chefs 2018

Et je vous rappelle qu’un « Face à Face des chefs 2018 », animé par Pierre Bruneau et en langue française, sera diffusé sur les ondes de TVA et LCN le 20 septembre de 20 h à 22 h… et sera le troisième et dernier débat des chefs durant la présente campagne !

« La balance du pouvoir aux deux partis souverainistes ? ».

D’autres sondages ont été publiés la semaine dernière, notamment celui de Léger-Journal de MontréalMontreal Gazette du 11 septembre 2018 et, de ce sondage et certains autres, l’analyste Philippe J, Fournier se demande, dans un article diffusé par L’Actualité, en e17 septembre 2018, si « La balance du pouvoir [ira] aux partis souverainistes ». Il y écrit : « Bien qu’il soit trop tôt pour parler d’une tendance, la Coalition avenir Québec a reculé de plusieurs points dans les sondages depuis le premier débat des chefs. Et c’est le Parti québécois et Québec solidaire qui semblent en profiter ». En incluant les données des nouveaux sondages au modèle Qc125 et en mettant à jour la projection électorale, il constate que le vote populaire moyen de la Coalition Avenir Québec est de 33%, celui du Parti libéral du Québec de 30,6%, celui du Parti Québécois de 20, !% et celui de Québec solidaire de 12,0 %. La projection des sièges résultant de ces données serait la suivante :

Si la tendance devait se maintenir et le nombre de sièges résultant de cette projection s’avérait exact, les deux partis souverainistes détiendrait, l’un et l’autre, la balance du pouvoir. Si trois (3) des 15 voix du Parti Québécois ou trois (3) des six (6) voix respectives étaient ajoutées aux 60 voix de la Coalition Avenir Québec, une majorité de 63 voix pourrait ainsi se dégager lors de votes tenus à l’Assemblée nationale…un scénario tout à fait original et que d’aucuns et d’aucunes pourraient trouver fort intéressant!

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Je vous souhaite une bonne quatrième semaine de campagne... et serai de retour le 17 septembre avec le cinquième de sept carnets électoraux !

PS : J’ai par ailleurs été intéressé par la chronique que publie Fatima Houda-Pépin dans le Journal de Montréal de ce matin et dans laquelle sont rapportés des échanges qu’elle a eus avec de jeunes souverainistes. Elle paraît sous le titre « La souveraineté est morte, vive la souveraineté ! » et vaut la peine d’être lue par toute personne qui croit que les jeunes Québécois et Québécoises, sans exception, ne rêvent plus de liberté et d’indépendance !

Et si l’élection de 2018 était à la proportionnelle, un premier débat de chefs le 13 septembre et l’exemption culturelle de l’ALÉNA comme enjeu de campagne

10 septembre 2018

10 septembre 2018
(No 2018-04)


Alors que la campagne électorale en cours donne lieu à des rapprochements amusants entre les partis politiques et les personnages de la célébrissime série La petite vie, nous sommes à mi-parcours de la campagne des élections générales du Québec, 19 jours s’étant écoulés depuis la dissolution de l’Assemblée nationale et la convocation du peuple du Québec… et 20 jours nous séparant du scrutin du 1er octobre 2018. De Paris où j’ai séjourné du 4 au 9 septembre, j’ai suivi la campagne par la voix des nos médias et voici ce que j’ai retenu de la troisième semaine de campagne… et qui devrait susciter de l’intérêt durant sa quatrième semaine.

Que donnerait la proportionnelle mixte ?

L’analyse qui a attiré le plus mon attention durant la troisième semaine de la campagne électorale aura été l’article également l’article publié sur le site de L’Actualité du 7 septembre 2019 sous la plume de Philippe J. Fournier et le titre « Que donnerait la proportionnelle mixte ? ». Après avoir rappelé que « le 10 mai 2018, « les chefs et porte-paroles du Parti Québécois, de la Coalition Avenir Québec, de Québec solidaire et du Parti vert du Québec avaient signé une entente pour réformer le mode de scrutin au Québec pour mettre en place un système de scrutin proportionnel mixte compensatoire [SPMC] », le chroniqueur électoral de L’Actualité cherche à prévoir la projection des sièges dans le cadre des élections générales du 1er octobre 2018.

Celui-ci décrit d’abord le système de scrutin proportionnel à partir duquel il effectue ses projections. Le nombre de circonscriptions où le scrutin majoritaire à un tour (SMUT) continuerait de s’appliquer passerait de 125 à 78. Pourquoi 78 sièges? Parce que, par souci de simplicité, les circonscriptions SMUT seraient calquées sur la carte électorale fédérale qui regroupe 78 circonscriptions au Québec. Seraient ajoutés 50 sièges compensatoires qui seraient attribués aux partis ayant dépassé un seuil minimal dans le but d’obtenir une représentativité proportionnelle. Les 50 sièges compensatoires seraient attribués par région où les partis qualifiés sont le plus sous-représentés. Le seuil minimal qu’un parti devrait obtenir afin de se qualifier pour recevoir des sièges compensatoires serait fixé à 5% des suffrages lors des élections générales. L’Assemblée nationale passerait ainsi de 125 à 128 sièges,

Après avoir effectué des projections selon les résultats aux deux dernières élections générales québécoises et conclu que l’Assemblée aurait été composé en 2012 de 42 péquistes, 42 libéraux, 36 caquistes et 8 solidaires (plutôt que 54, 50, 19 et 2) et en 2014 de 55 libéraux, 33 péquistes, 30 caquistes et 10 solidaires (plutôt que 70, 30, 22, 3), Philippe J. Fournier établit une projection des sièges à partir de la projection d’un vote populaire qui se situerait à 34, 1% (CAQ), 30,8 % (PLQ), 18,9 % (PQ) et 11,0 % (QS). Une telle projection verrait la Coalition Avenir Québec récolter 46 sièges, le Parti libéral du Québec 42, le Parti Québécois 25 et Québécois solidaire 15, comme le révèle le tableau ci-après :

Un tel résultat aurait comme conséquence que la CAQ n’aurait pas la majorité des sièges à l’Assemblée nationale et devrait compter sur les 25 députés et députées du Parti Québécois pour qu’une majorité s’y dégage. Il est intéressant de constater que les trois politiques auraient un nombre relativement également de sièges, les autonomistes de la CAQ en comptant 46, les fédéralistes du PLQ 42 et les indépendantistes du PQ et de QS 40.

Un tel résultat contrasterait avec celui qui, sur la base de la même projection du vote populaire et par l’application du Système majoritaire à un tour (SMUT) prévue à l’élection générale québécoise du 1er octobre, donnerait une majorité (65) de députés et députées à la CAQ (65), un nombre significatif (43) de députés et députées à un PLQ appelé à former l’opposition officielle et priverait à la fois le PQ (11) et Québec solidaire (6) d’un statut de parti reconnu en raison de l’exigence minimale de 12 membres pour obtenir un tel statut.

C’est sans doute avec ces données à l’esprit que Jean-François Lisée a interpelé François Legault au sujet de la réforme du mode de scrutin. Ainsi, comme le rapporte La Presse dans un article diffusé hier sous le titre « Réforme du mode de scrutin: Lisée ‘’ doute ‘’ de Legault », le chef du Parti Québécois expliqué qu’il avait un tel doute parce que le chef de la Coalition Avenir Québec avait  « signé le document où il s’engage à déposer dans l’année un projet de loi sur la réforme du mode de scrutin (…), »,  mais qu’il ne l’avait jamais entendu dire « que la réforme serait appliquée à l’élection de 2022 »

C’est une question à suivre de près… qui pourrait donner lieu à d’intéressants d’échanges lors du premier débat des chefs.

Un premier débat des chefs le 13 septembre 2018

Après avoir dialogué avec la jeunesse québécoise dans la cadre d’un évènement organisé le 17 août 2018 pour l’Institut du Nouveau Monde et Le Devoir (voir Le carnet électoral de Daniel Turp (No 2018-01) (20 août 2018)), les chefs et porte-parole des quatre partis représentés à l’Assemblée nationale participeront à leur premier débat dans le cadre de la campagne des prochaines élections générales. Ce débat aura lieu le jeudi 13 septembre 2018 à 20 h. S’y opposeront Philippe Couillard (PLQ), Jean-François Lisée (PQ), François Legault (CAQ) et Manon Massé (QS). Cette soirée sera animée par Patrice Roy de Radio-Canada et les aspirants et l’aspirante à la fonction de Premier ou Première ministre du Québec devront répondre aux questions que des citoyens et citoyennes du Québec auront formulé à leur intention sur des sujets qui les préoccupent.

Ce débat, produit par Radio-Canada, sera diffusé sur ICI Radio-Canada Télé et ICI RDI, Télé-Québec et V, sur Radio-Canada.ca, LaPresse +, Noovo.ca, La Presse canadienne et les plateformes numériques des journaux Le DevoirMétro et Les Affairesainsi que le Huffington Post-Québec.

Deux autres débats par ailleurs prévus d’ici la fin de la campagne. Ainsi, un débat des chefs en langue anglaise se déroulera le lundi 17 septembre 2018 à compter de 17 h 30. Produit et diffusé par CBC Québec, il pourra être également vu sur CTV News et  Global News et écouté sur CJAD 800, City, et visionné sur le site de The Montreal Gazette. Un Face à Face Québec sera diffusé sur les ondes de TVA et LCN le 20 septembre de 20 h à 22 h.

La renégociation de l’ALÉNA et la campagne électorale québécoise

Les négociations destinées à moderniser l’ALÉNA, à laquelle j’a consacré une partie du carnet électoral la semaine dernière, ont repris le mercredi 5 septembre, mais n’ont pas permis d’en venir  un accord lorsqu’elles ont été à nouveau ajournées le vendredi 7 septembre. Si le système de gestion de l’offre en matière agricole est toujours dans la mire de l’équipe de négociation américaine et que l’abrogation du chapitre 19 de l’ALÉNA sur le règlement des différends est toujours à l’ordre du jour, c’est également la clause d’exemption culturelle qui est contestée. Dans une chronique intitulée  « Trump, l’ALÉNA et nous » publiée dans Le Devoir du 5 septembre 2018, Louise Beaudoin écrivait avec justesse ce qui suit :

Et il n’y a pas que l’agriculture qui soit à risque, il y a aussi la culture. Qu’adviendra-t-il de l’exception culturelle, héritée de l’Accord de libre-échange canado-américain (ALE) de 1988 ? Le premier ministre Justin Trudeau a répété mardi qu’il n’est prêt à aucun compromis en matière de culture, mais encore faudrait-il savoir ce qu’inclut sa définition de l’exception culturelle. Non seulement il a l’obligation de ne pas la laisser tomber, mais il doit y ajouter la dimension numérique, sans laquelle il sera impossible d’imposer, par exemple, des quotas de contenu national ou de « découvrabilité » des oeuvres de nos créateurs sur des plateformes telles Netflix et Amazon. Ce que les pays européens s’apprêtent d’ailleurs à faire. Plus largement, il ne doit pas abdiquer son pouvoir d’adopter et de mettre en oeuvre des « mesures pour protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles sur son territoire », comme le prescrit la Convention de l’UNESCO adoptée en 2005. Convention que les États-Unis ont refusé de signer.

Et comme je l’ai évoqué la semaine dernière (Le carnet électoral de Daniel Turp (No 2018-03) (4 septembre 2018), elle suggère une avenue qui permettrait au Québec de ne pas être lié, sans son consentement, par un nouvel ALÉNA et les dispositions qui iraient à l’’encontre de ses intérêts :

À supposer que la renégociation de l’ALENA se conclue au détriment du Québec, dans ses champs de compétence exclusifs ou partagés, comme l’agriculture et la culture, nous aurons alors une grave décision à prendre. Là où les Wallons n’ont pas su résister, oserons-nous le faire ? En effet, le nouveau gouvernement pourrait décider de « tester » la Loi sur le ministère des Relations internationales que j’ai fait modifier en 2002, sur proposition de Daniel Turp, en y introduisant un mécanisme d’approbation par l’Assemblée nationale de tout accord international portant sur une matière liée à la compétence constitutionnelle du Québec. En clair, les députés et l’exécutif pourraient déclarer ne pas être liés au nouvel ALENA dans les champs de compétence du Québec ou n’y être liés qu’en partie, quitte à provoquer ainsi un bras de fer constitutionnel ayant comme enjeu la reconnaissance effective de la doctrine Gérin-Lajoie, sur laquelle s’appuie la politique internationale du Québec depuis les années 1960. Quel candidat est prêt à s’engager à aller jusque-là, s’il le faut ?

Cette question mériterait d’être posée aux quatre chefs lors du débat du 13 septembre, alors que le résultat des négociations sera peut-être connu. Et même si la négociation n’était pas achevée, la question mériterait une réponse. Je vous rappelle qu’un nouvel ALÉNA constituerait un engagement international important au sens de la Loi sur le ministère des Relations internationales du Québec (R.L.R.Q., c. M-25.1.1) et requerrait, en application de l’article 22.4 de cette loi, l’approbation de l’Assemblée nationale. L’Assemblée nationale pourrait dès lors rejeter un tel engagement et le gouvernement du Québec pourrait se fonder sur un tel rejet pour refuser son assentiment à ce que le Canada devienne partie à un tel traité.

Les réponses des chefs pourraient d’ailleurs être alimentées par l’opinion formulée par mes collègues Ivan Bernier et Véronique Guèvremont qui signent un texte intitulé « Comment traiter l’exemption culturelle dans un ALÉNA renégocié » dans la page Idées du journal Le Devoir de ce matin. Les deux internationalistes de l’université Laval proposent d’ailleurs que le Canada profitent de cette renégociation pour obtenir des clarifications sur la portée de l’exemption culturelle, et principalement sur la possibilité de représailles lorsque la clause est invoquée et son application au commerce électronique, et concluent leur plaidoyer en ces termes :

À défaut de procéder à une telle clarification, le Canada pourrait ne plus pouvoir s’offrir les outils et solutions vers lesquels se tournent actuellement les pays européens pour assurer la présence de contenus culturels européens sur les plateformes numériques utilisées par les Européens. Le Canada s’est pourtant battu pour obtenir une convention internationale visant à réaffirmer le droit des États d’intervenir pour protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles sur leur territoire et à l’échelle internationale. Il ne faudrait pas que la renégociation de l’ALENA constitue un recul par rapport à cet engagement.

C’est à suivre et, comme l’a suggéré le journaliste Alec Castonguay dans un article diffusé le 6 septembre 2018 sur le site du magazine L’Actualité sous le titre « Trump, Trudeau et le Capitaine Québec »,  « [l] négociations en cours à Washington sur l’ALENA ont toutes les chances de contaminer les élections québécoises » et  « que  ne sera pas facile à arbitrer pour celui qui revêtira la cape de Capitaine Québec ».

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Je vous souhaite une bonne quatrième semaine de campagne… et serai de retour le 17 septembre avec le cinquième de sept carnets électoraux !

Un front commun sur le système de gestion de l’offre et les règles de financement des partis politiques et des candidats indépendants en 2018

10 septembre 2018

No 2018-03
(4 septembre 2018)

Philippe Couillard  (Parti libéral du Québec), Jean-François Lisée (Parti québécois),
Sylvie D’Amours, Coalition avenir Québec et Manon Massé (Québec solidaire)
Saint-Hyacinthe, 31 août 2018

Pour ce troisième carnet électoral, il est question des positions des partis au sujet de la renégociation en cours de l’ALÉNA… et d’une proposition sur une avenue pour formuler une réponse québécoise à la tentative de mettre fin au système de gestion de l’offre. J’ai aussi pensé utile de reproduire les règles régissant le financement des partis politiques et des candidats indépendants dans le cadre des élections générales québécoises de 2018.

Le front commun en défense du système de gestion de l’offre en matière agricole

 La campagne électorale en cours a donné lieu un moment inédit avec l’émergence d’un front commun des quatre (4) partis politiques représentés à l’Assemblée nationale visant à protéger le système de gestion de l’offre matière agricole. Le Premier ministre et chef du Parti libéral du Québec, Philippe Couillard, le chef de l’Opposition officielle et chef du Parti Québécois, Jean-François Lisée, la co-porte parole de Québec solidaire Manon Massé ainsi que la représentante de la Coalition Avenir Québec, Sylvie d’Amour, ont uni leur voix à celle de l’Union des producteurs agricoles et son président Marcel Groleau le vendredi 31 août pour demander que le système de gestion de l’offre ne soit pas sacrifié dans le cadre de la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).

Le  même jour, les autorités canadiennes et américaines ajournaient leurs pourparlers sans avoir conclu un accord ou un accord de principe. La question de la gestion de l’offre demeure d’ailleurs une pierre d’achoppement des négociations, le président américain Donald Trump ayant clairement fait savoir qu’il souhaitait l’abolition de ce système. Il a été convenu que les négociations en vue de conclure un accord se poursuivraient le mercredi 5  septembre 2018.

Il est difficile d’anticiper le résultat de cette renégociation, mais il faut noter que le Premier ministre du Canada a laissé entendre qu’il est disposé à faire des compromis sur la question de la gestion de l’offre en matière agricole. Si un nouvel ALÉNA ou un accord bilatéral devait voir le jour et être signé par le Canada et les États-Unis d’Amérique, le Québec ne serait pas démuni et pourrait faire appel à son Assemblée nationale pour refuser son assentiment à ce que le Canada consente à être lié par un nouveau traité entraînant l’abolition du système de gestion de l’offre. Du fait qu’il s’agit d’un accord qui ressortit en partie des compétences constitutionnelles du Québec et qui concerne le commerce international, celui-ci constituerait un engagement international important au sens de la Loi sur le ministère des Relations internationales du Québec (R.L.R.Q., c. M-25.1.1) et requerrait, en application de l’article 22.4 de cette loi, l’approbation de l’Assemblée nationale. L’Assemblée nationale pourrait dès lors rejeter un tel engagement et le gouvernement du Québec pourrait se fonder sur un tel rejet pour refuser son assentiment à ce que le Canada devienne partie à un tel traité. Avant que la négociation ne reprenne ou ne soit menée à terme, ne serait-il d’ailleurs pas opportun que les quatre partis politiques représentés à l’Assemblée nationale fassent savoir que leur front commun se traduira par le refus des députés et députées qu’ils feront élire le 1er octobre 2018 d’approuver toute entente qui abolirait le système de gestion de l’offre tel que nous le connaissons ?

Huit  choses à savoir sur le financement politique 

Sous le titre « Huit  choses à savoir sur le financement politique », le Directeur général des Élections du Québec diffuse de précieuses informations sur cette question auxquelles vous pouvez avoir accès le site d’Élections Québec en cliquant ici . En raison de l’importance des règles régissant le financement électoral au Québec, je reproduis ci-après, avec quelques modifications de forme, l’essentiel de ces informations :

1. Seul un électeur ou une électrice peut faire une contribution à un parti politique

 Les personnes morales, comme les entreprises, les associations et les syndicats, ne peuvent en aucun temps contribuer au financement des partis politiques et des candidats indépendants autorisés. Elles ne peuvent ni faire un don en argent ni offrir un service ou un bien gratuitement. Elles ne peuvent pas, non plus, vous rembourser ou tenter de vous rembourser une contribution que vous avez faite.

2. En 2018, un maximum de 200 $ peut être versé à chacun des partis politiques et des candidats indépendants autorisés

En 2018, vous pouvez donner jusqu’à 200 $ à chacun des partis politiques et des candidats indépendants autorisés. La contribution annuelle maximale est de 100 $, mais vous pouvez verser jusqu’à 100 $ de plus l’année des élections générales ou à l’occasion d’une élection partielle.  Seule une contribution de 50 $ ou moins peut être versée en argent comptant au représentant officiel d’un parti, d’une instance ou d’un candidat ou député indépendant autorisé ou à une personne qui a un certificat de solliciteur. Une contribution de plus de 50 $ doit être versée par carte de crédit ou chèque personnels […].

3. Pour chaque dollar amassé en contribution auprès des électeurs, 2,50 $ sont versés par l’État québécois aux entités politiques

Ce type de financement public s’appelle revenu d’appariement. Il y a toutefois un montant maximum au-delà duquel l’État québécois ne verse plus d’argent. Ainsi, le montant maximum versé par l’État à titre de revenu d’appariement pour une année d’élections générales est de 500 00 $ pour les partis politique (250 000,00 $)  pour toute autre année) et de 2000 $ pour les députés et candidats indépendants. Ces sommes servent à couvrir les dépenses se rapportant notamment à l’administration courante, par exemple la location d’un local, à la diffusion d’un programme politique, par exemple la mise en ligne d’un site Web, à la coordination de l’action politique des membres ou sympathisants, par exemple le congrès annuel ou aux dépenses électorales, par exemple les pancartes électorales.  En 2017, des revenus d’appariement d’environ 1 130 000 $ ont été versés aux partis politiques. Ces revenus constituaient 7 % du revenu annuel des partis politiques représentés à l’Assemblée nationale et environ 27 % du revenu annuel des autres partis.

4. La publicité constitue souvent la principale dépense électorale des partis politiques

Les dépenses électorales des partis politiques et des candidats indépendants se classent en quatre catégories : la publicité,  ‘achat de biens et services, la location de locaux et les frais de voyage et de repas. Le total des dépenses électorales de quatre partis politiques représentés à l’Assemblée nationale lors des élections générales de 2014 a été le suivant : Parti Québécois 6 595 37,00 $; Parti libéral du Québec : 5 871, 696,00 $; Coalition Avenir Québec 3 328 876 $; Québec solidaire : 1705 840,00 $. Ces montants représentent le total des dépenses électorales engagées et acquittées par ces partis politiques. Il est par ailleurs est interdit à tous les partis politiques et candidats de faire de la publicité les sept premiers jours de la campagne électorale et le jour même des élections?

 5. Les dépenses électorales sont limitées à un même montant pour toutes les personnes candidates au sein d’une même circonscription

C’est une question d’équité afin que toutes les personnes candidates puissent dépenser des sommes similaires pour promouvoir leur candidature. Pour les partis politiques, la limite est de 0,69 $ par électeur. Pour les personnes candidates, la limite est de 0,75 $ par électeur dans la plupart des circonscriptions. La limite de dépenses électorales pour les partis politiques qui présenteront des candidatures dans les 125 circonscriptions est d’un peu plus de 4,2 millions de dollars. Pour les candidates et les candidats, la moyenne des limites de dépenses électorales dans les circonscriptions est d’un peu plus de 49 000 $.

6. Ni les citoyens ni les entreprises ne peuvent dépenser pour favoriser ou défavoriser l’élection d’une personne candidate pendant la période électorale

 Du 30 août au 1er octobre, les citoyens et citoyennes ne peuvent pas faire une intervention sur la scène publique si cette intervention qui a un effet partisan, par exemple en favorisant ou en défavorisant l’élection d’une personne candidate ou qui engendre des coûts, par exemple l’impression de documents, comme des affiches ou des dépliants ou la création d’un site Web. La même règle s’applique aux personnes morales, comme les entreprises, les associations et les syndicats. Toute dépense électorale doit être payée et autorisée par l’agent officiel d’un des candidats ou des partis politiques. Il faut savoir que tout parti politique et tout candidat indépendant autorisé doivent chacun avoir un représentant officiel pour gérer leurs revenus ainsi que leurs dépenses courantes. En période électorale, un agent officiel doit aussi être nommé pour gérer les dépenses électorales.

Les dépenses électorales sont limitées à un même montant pour toutes les personnes candidates au sein d’une même circonscription. C’est une question d’équité, pour que chaque personne ait un budget similaire à celui des autres pour promouvoir sa candidature. Pour assurer l’application de cette règle, seuls les agents officiels des partis politiques et des candidats indépendants autorisés peuvent faire des dépenses électorales. Cela assure également une plus grande transparence, puisque toutes les dépenses doivent ensuite être présentées dans un rapport à des fins de contrôle, dans un souci de préserver la confiance de l’électorat en notre système démocratique.

Une personne ne peut pas payer pour la diffusion, sur Facebook, d’une publicité qui vise à valoriser ou à dévaloriser une mesure proposée par un parti. Une entreprise ne peut pas acheter une publicité dans un journal pour prendre position sur un acte accompli par un candidat. Un individu ne peut pas imprimer à ses frais des affiches visant à faire la promotion d’une candidate dans son milieu de travail ou dans tout autre lieu public. Une association ne peut pas appuyer un candidat sur son site Web, puisque la création et l’entretien de ce site Web ont généralement un coût.

Une personne peut intervenir durant une élection se ses interventions ne coûtent rien. Il est possible par ailleurs de réclamer le statut d’un intervenant particulier.  Un intervenant particulier est un électeur ou un groupe d’électeurs qui peut dépenser jusqu’à 300 $ en publicité au cours d’une période électorale pour  faire connaître son opinion sur un sujet d’intérêt public ou obtenir un appui à une telle opinion ou  encourager les électrices et les électeurs à annuler leur vote ou à ne pas aller voter. Il peut s’agir aussi d’un groupe, non constitué en personne morale, composé de personnes physiques dont la majorité de celles-ci ont la qualité d’électeur. Les personnes physiques d’un tel groupe agissent ensemble à la poursuite d’un but commun. Lorsque l’intervenant particulier est un groupe, les membres doivent désigner un représentant parmi les électeurs du groupe. Afin d’obtenir une autorisation, il faut remplir et soumettre le formulaire prévu à cet effet et disponible sur le site électronique d’Élections Québec.  Le message ne doit toutefois pas favoriser ou défavoriser directement l’élection d’une personne.

7. Un vote a une valeur financière

Les dépenses électorales d’une personne élue ou ayant obtenu au moins 15 % des votes seront remboursées à hauteur de 50 % à son représentant officiel. Il en est de même pour les partis politiques obtenant au moins 1 % des votes. Pour être remboursées, ces dépenses doivent avoir été faites et payées conformément à la Loi électorale. Une aide financière annuelle établie en fonction du nombre de votes obtenus est accordée aux partis politiques.  La somme totale divisée entre ces partis se calcule en multipliant 1,58 $ par le nombre d’électeurs inscrits sur la liste électorale. Cette somme est redistribuée proportionnellement au pourcentage de votes obtenus par chaque parti. Ainsi, chaque personne inscrite sur la liste électorale génère la somme de 1,58 $ et les personnes qui votent déterminent comment la somme totale est distribuée entre les partis.

Le remboursement des dépenses électorales et l’allocation annuelle sont deux sources de financement public, c’est-à-dire qu’elles proviennent de l’État. Le financement public vise à favoriser l’intégrité et la vitalité de notre démocratie en soutenant les personnes qui travaillent dans le domaine politique.  Après les dernières élections générales, en 2014, 225 personnes candidates ont eu droit au remboursement de leurs dépenses électorales. Le total des dépenses remboursées était de 2 530 299,36 $. En ce qui a trait à l’allocation annuelle, les partis politiques ont reçu environ 9 400 000,00 $ en 2017.

8. Tous les revenus et les dépenses des partis politiques sont examinés

Chaque parti politique et chaque candidat indépendant autorisé devra produire un rapport de dépenses électorales après les élections du 1er octobre. Le directeur général des élections examinera tous ces rapports pour s’assurer que les règles sur le financement politique sont respectées. De sa propre initiative ou à la réception d’une plainte, le directeur général des élections peut entreprendre des enquêtes pour déceler les contraventions à la Loi électorale et intenter les poursuites judiciaires qui en découlent. Si l’institution qu’il dirige en toute indépendance demeure à l’affût, la vigilance et l’appui des citoyens et des acteurs travaillant sur le terrain peuvent avoir des effets déterminants. Il est possible de signaler toute irrégularité en matière de financement politique par l’entremise auprès d’Élections Québec. Les informations reçues sont traitées en toute confidentialité.

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Je vous souhaite une bonne troisième semaine de campagne… et serai de retour le 10 septembre avec le quatrième de sept carnets électoraux !

De proclamations et bourdonnements, les partis autorisés et leurs slogans électoraux et la CAQ toujours en terrain majoritaire

27 août 2018

27 août 2018
(No 2018-02)


Garnotte
Le Devoir, 25 août 2018

Déclenchée il y a quatre jours, la campagne pour les élections générales qui conduira, le 1er octobre, à la formation d’une nouvelle Assemblée nationale du Québec a connu des premiers rebondissement. Dans ce deuxième numéro du carnet électoral, il est question des proclamations et décrets lieutenant gouverneur et du gouvernement du Québec dont l’adoption a eu lieu le 23 août dernier, du magasinage – ou est du bourdonnement ? – politique dont les Québécois et Québécois ont pu être témoins en début de campagne, de l’identité des partis politiques autorisés à présenter des candidats et candidates et leurs slogans électoraux ainsi que d’une analyse des trois premiers sondages de la campagne, diffusée en ce lundi 27 août par le magazine L’Actualité, suggérant que « La CAQ se maintient en territoire majoritaire ».

Les proclamations et décrets concernant l’Assemblée nationale et la tenue d’élections générales

Comme l’a annoncé l’Assemblée nationale du Québec sur son site, « le 23 août 2018, le lieutenant-gouverneur a proclamé la dissolution de l’Assemblée nationale. Par conséquent, les élections générales auront lieu le 1er octobre 2018. La dissolution de l’Assemblée a mis fin à la 41législature ». Il y était en outre rappelé qu’ « [a]u moment de la dissolution de la 41législature, la composition de l’Assemblée était la suivante : Parti libéral du Québec (chef : Philippe Couillard) : 68 députés ; Parti québécois (chef : Jean-François Lisée) : 28 députés ; Coalition avenir Québec (chef : François Legault) : 21 députés ; Députés indépendants : Québec solidaire : 3 députés ; Autres : 5 députés ».

La dissolution, comme le rappelle l’Assemblée nationale sur son site, est « est un acte par lequel le gouvernement, par l’intermédiaire du lieutenant-gouverneur, met fin au mandat des députés et provoque la tenue d’élections générales. La dissolution met un terme non seulement à la session, mais aussi à la législature en cours ». La dissolution met un terme à tous les mandats des commissions, y compris l’étude de projets de loi, dont on dit qu’il « meurent au feuilleton ». Les commissions ne tiennent pas de séances avant le début d’une nouvelle législature. Au moment de la dissolution, l’Assemblée cesse d’exister et les députés cessent d’en être membres. Le président et les vice-présidents de l’Assemblée demeurent toutefois en fonction jusqu’à l’élection de leurs successeurs lors de la première séance d’une nouvelle législature. Le Premier ministre du Québec et ses ministres demeurent également en fonction jusqu’à la cérémonie de prestation de serments du nouveau Conseil des ministres.

En conformité avec l’article 6 de la Loi sur l’Assemblée nationale (R.L.R.Q, c. A-23.1) et des articles 128 et 129 de la Loi électorale (R.L.R.Q.), c. E-3.3), au 1er octobre 2018 la date de ces élections, le Gouvernement du Québec a adopté le 23 août 2019 deux décrets, signés par le secrétaire général du Conseil exécutif André Fortier, soit le Décret concernant la dissolution de l’Assemblée et la convocation d’une nouvelle Assemblée et le Décret concernant la tenue d’élections générales. Ces décrets n’ont pas encore été  publiés dans la Gazette officielle du Québec.

Donnant suite à ces décrets, le lieutenant-gouverneur J. Michel Doyon, a signé quant à lui, comme l’a également fait le secrétaire général de l’Assemblée nationale Michel Bonsaint, trois proclamations le 23 août 2018, à savoir la Proclamation de dissolution de l’Assemblée nationale du Québec le 23 août 2018, la Proclamation de tenue des élections générales au Québec le 1er octobre 2018 et de la Proclamation de convocation d’une nouvelle Assemblée nationale du Québec le 13 novembre 2018. Voici d’ailleurs à quoi ressemblent ces proclamations qui rappellent le statut de « province » du Québec au sein du Canada et qui sont prises au nom d’ « ÉLIZABETH II, par la grâce de Dieu, REINE du Royaume-Uni, du Canada et de ses autres royaumes et territoires, Chef du Commonwealth, Défenseur de la Foi » et adressées, pour ce qui est de la proclamation de la dissolution « À Nos très fidèles et aimés Membres de l’Assemblée nationale, ainsi qu’à tous ceux que les présentes peuvent concerner » et pour ce qui est des deux autres proclamations « À tous ceux qui les présentes verront ou qu’icelles pourront concerner ».

Il y a lieu de noter que convocation de l’Assemblée peut par la suite être modifiée, toujours par décret du Gouvernement du Québec, devant être également suivi d’une proclamation du lieutenant-gouverneur.

Voilà pour les aspects constitutionnels des élections générales dont la campagne, d’une durée de 39 jours… a connu des premiers rebondissements !

Le magasinage – ou est du bourdonnement ? – politique

En début de campagne, les Québécois et Québécoises ont pu être témoins de ce que des observateurs et observatrices de la campagne ont présenté comme du « magasinage » politique. Ainsi, après avoir laissé entendre à la députée Agnès Maltais que le Parti Québécois était « son vrai parti » et avoir rencontré François Legault pour envisager de se présenter sous les couleurs de la Coalition Avenir Québec, Gertrude Bourdon est devenue la candidate du Parti libéral du Québec dans la circonscription de Jean-Lesage.

Une telle attitude, qui risque d’être dorénavant connue comme du « bourdonnement » politique, ne saurait qu’alimenter le cynisme des citoyens et citoyennes à l‘égard de ceux et celles qui s’engagent dans la vie politique. La chroniqueure Fatima Houda-Pépin consacre sa chronique de ce matin, publiée en page 26 du Journal de Montréal sous le titre « Gertrude Bourdon et se justifications alambiquées ». à cette question. Je partage les vues qu’elle y exprime, notamment lorsqu’elle soutient que’« être sollicité par une parti est un privilège », et « que magasiner les partis, c’est de l’opportunisme » et rappelle que « [s]’engager en politique, c’est d’abord servir l’Intérêt public ».

L’identité des partis autorisés… et leurs slogans électoraux

Au moment du déclenchement des élections générales, 21 partis politiques sont autorisés à présenter des candidats et candidates au scrutin du 1er octobre 2018. En prévision des élections, certains de ces partis avaient adopté des slogans pré-campagne et ont depuis le début de la campagne rendu public leur slogan définitif. Vous trouverez ci-après la liste des partis politiques qui pourront se faire la lutte jusqu’au 1er octobre ainsi que leurs slogans de pré-campagne et de campagne. Et j’ai également repéré les représentations graphiques de plusieurs de ces slogans :

I- Partis politiques représentés à la 41e législature de l’Assemblée nationale du Québec (4)

Parti

Chef

Slogan de pré-campagne Slogan de campagne

Parti libéral du Québec

Philippe Couillard

Une équipe forte : 2018

Pour faciliter la vie des Québécois

Parti Québécois Jean-Françoise Lisée
Vice-cheffe : Véronique Hivon
Un État fort au service des gens

Sérieusement.

Coalition Avenir Québec

François Legault

L’équipe du changement

Maintenant.

Québec solidaire

Porte-paroles :
Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois

Reprendre le Québec

Populaires


Pour une analyse de ces quatre slogans de campagne, je vous invite à lire l’article publié sur le site Infopresse le 22 août 2018.intitulé « Efficaces, les slogans électoraux de 2018? ».

II- Autres partis politiques (17)

Parti Chef Slogan pré-campagne

Slogan

Alliance provinciale du Québec

Sébastien Roy    

Bloc Pot

Jean-Patrick Berthiaume

   

Changement intégrité pour notre Québec

Éric Émond

 Faites partie de notre mouvement  
Citoyens au Pouvoir du Québec

Stéphane Blais

 

Pas de promesses,
que des obligations!

Droit des sans droits

Marc Fournier

   

Équipe autonomiste

Stéphane Pouleur

Plus à droite mais pas dans le champ

 

Nouveau Parti démocratique du Québec 

Raphaël Fortin

Je suis NPDQ

Faire autrement maintenant

Parti conservateur du Québec

Adrien D. Pouliot

Avoir du front

Je vote Conservateur

Parti culinaire du Québec

Jean-Louis Thémistocle

   

Parti équitable

Patricia Domingos

   

Parti libre

Michel Leclerc    

Parti marxiste-léniniste du Québec

Pierre Chénier

   
Parti nul

Renaud Blais

   

Parti vert du Québec /
Green Party of Québec

Alex Tyrell

La gauche fédéraliste!

Bien plus qu’une couleur

Parti 51

Hans Mercier Liberté, sécurité, prospérité
 

Québec cosmopolitain/
Cosmopolitan Québec

Kamal G. Lutfi

Québec en marche Henriot Gingras
Sources des données  :
Wikipédia : Élections générales québécoises de 2018
Élections Québec : Partis politiques

Il est intéressant de constater que plusieurs partis qui avaient pris part à la campagne électorale sont ne sont plus sur les rangs pour les élections générales  de 2018. Si le Bloc Pot, l’Équipe autonomiste, le Parti conservateur du Québec, le Parti équitable, le Parti Marxiste-léniniste et le Parti nul sont susceptibles de présenter à nouveau des candidats et des candidates en 2018, les partis que sont Mon pays le Québec, Option nationale, le Parti sans parti, le Parti Unité nationale, le Parti indépendantiste, Québec Révolution démocratique et le Parti Union citoyenne ne comptent plus parmi les partis politiques autorisés. En revanche, on constate que plusieurs nouveaux partis tenteront de faire élire leurs premiers députés : l’Alliance provinciale du Québec, Changement intégrité pour notre Québec, le Nouveau Parti Démocratique du Québec, le Parti libre, Québec Cosmopolitain et Québec en marche. Il y a lieu de noter que le Parti Citoyens au Pouvoir est issu du Parti sans parti qui avait présenté quant à lui des candidats et candidates en 2014. Après avoir été sur les rangs en 1989, le Parti 51 renaît en 2016 et est redevenu un parti autorisé. Pour comparer la situation de 2018 à celle de 2014, je vous invite à lire l’article de Maxime Huard intitulé « L’abécédaire des petits partis » paru le 31 mars 2014 dans le journal Métro.

Une analyse des trois premiers sondages de la campagne… et deux projections

Dans un article diffusé en ce lundi 27 août par le magazine L’Actualité, l’analyste Philippe J. Fournier suggère, après une analyse de trois sondages rendus publics dans le « La CAQ se maintient en territoire majoritaire ». Publiés le mercredi 22 août, les résultats du  sondage Recherche Mainstreet/Groupe Capitales Médias (1647 répondants) accordaient six points d’avance à la CAQ sur le PLQ. Paru le jour du déclenchement de l’élection, soit le 23 août 2018, les données du sondage Ipsos/La Presse  (1501 répondants)  révélaient que l’avance caquiste serait de sept points. Le sondage CROP/Cogeco (1000 répondants) du vendredi 24 août 2018 suggérait que l’écart était plus réduit, la CAQ détenant deux points d’avance sur le PLQ. Intégrant ces données aux résultatsf des sondages antérieures, l’analyste présente dans les tableaux suivante de nouvelles projections sur les l’intentions de vote et le nombre de sièges :

En recueillant 35,2 % des suffrages exprimés, la Coalition Avenir Québec obtiendrait 71 sièges, alors qu’avec un pourcentage de 29, 5 des voix, le Parti libéral en récolterait 40. Le Parti Québécois ne ferait élire que 9 députés et Québec solidaire 5, les deux formations étant créditées respectivement 18,1 % et 10.6% des suffrages.

Une deuxième projection est accessible sur le site « Si la tendance se maintient » et accorde un pourcentage d’intentions de votes et une projection de sièges légèrement différent, l’écart entre la CAQ et le PLQ étant à 4,4%, De plus, avec des 66 sièges, la CAQ ne détiendrait qu »une courte majorité à l’Assemblée nationale, les partis d’opposition en détenant 59, comme le révèle le tableau ci-après :

D’autres sondages suivront… et ressembleront, ou ne ressembleront pas, à ceux qui donnent par ailleurs le ton à la présente campagne!

*****

Je vous souhaite une bonne deuxième semaine de campagne… et serai de retour au lendemain de la Fête du travail, soit le mardi 4 septembre, et vous écrirai de Paris !

Aux urnes citoyens et citoyennes ! Le peuple du Québec choisit aujourd’hui les membres de la 41e législature de son Assemblée nationale

20 août 2018

7 avril 2014
(No 2014-04)

Aux voix déjà exprimées par 1 153 058 électeurs et électrices du Québec (19,27 % de l’électorat) lors du vote par anticipation et par d’autres formalités spéciales, s’ajouteront celles des personnes qui se rendront dans les bureaux de scrutin aujourd’hui. Pour atteindre le taux de participation de 74.61 % de l’élection générale de 2012 et du fait que 6 012 440 personnes sont inscrites sur la liste électorale en 2014, pour atteindre de même niveau de participation, il faudra que 3 327 284 (55,34 %) se déplacent pour exercer leur droit de vote aujourd’hui. Je compte exercer ce droit et faire mon devoir de citoyen dans les prochaines heures et vous invite à le faire aussi.

Je vous rappelle qu’au moment de la dissolution de l’Assemblée nationale le 5 mars 2014, le Parti Québécois comptait 54 députés et députés, le Parti libéral du Québec 49, la Coalition Avenir Québec 19, Québec solidaire 2 et deux membres n’avaient pas d’affiliation politique. En 2014, les électeurs et électrices auront le choix entre 814 candidats et candidates, dont 11 seulement sont sans affiliation politituque. 241 femmes et 573 hommes briguent les suffrages et leur âge moyen est de 43 ans.

 Sur la base du dernier sondage de la campagne qu’il a effectuée, Jean-Marc Léger affirme qu’ « [e[n termes de pourcentage, l’avance libérale est importante, mais en nombre de sièges, c’est beaucoup moins certain » et « estime à 15 comtés où ça va se jouer à moins de 1000 voix ». Il dit ne pas savoir s’il serait « majoritaire ou minoritaire ». Les projectionistes de Si la tendance se maintient/Too close to call et de 308.com prévoient quant à eux un gouvernement majoritaire libéral comme l’illustrent les tableaux ci-après :

J’ai commenté la fin de campagne lors sur les ondes de la radio et la télévision anglaise de Radio-Canada hier à l’émission de Rex Murphy Cross-Country Check-up (cliquez ici 1 :04 :58 à 1 :13 :45) et dans le cadre d’un « Quebec election panel » du journal télévisé The National animé le dimanche soir par Wendy Mesley (cliquer ici de 23 :25 à 35 : 03). Et je serai l’invité demain matin à 7 h 15  à l’émission The Current de CBC-Radio One animé par Anna Maria Tremonti.

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Bonne soirée de dévoilement des résultats !

La convocation imminente des Québécois et Québécoises à des élections générales le 1er octobre 2018

20 août 2018

20 août 2018
(No 2018-01)

Le carnet électoral de Daniel Turp , que j’avais  diffusé dans le cadre des élections générales du 4 septembre  2012 et du 7 avril 2014, est de retour. Je  compte y décrire les faits et gestes de la prochaine campagne électorale dont on sait maintenant qu’elle sera déclenchée le 23 août 2018, comme l’a laissé entendre le Premier ministre Philippe Couillard et l’a rapporté le journal Le Devoir le 12 août dernier.  Est donc imminente l’adoption des décrets par le gouvernement du Québec et des proclamations par le lieutenant gouverneur du Québec fixant, en conformité avec l’article 6 de la Loi sur l’Assemblée nationale (R.L.R.Q, c. A-23.1) et l’article 129 de la Loi électorale (R.L.R.Q.), c. E-3.3), au 1er octobre 2018 la date de ces élections.

Un dialogue des  chefs avec la jeunesse du Québec

Bien que la campagne électorale n’ait pas officiellement démarré, les chefs des quatre partis représentés à l’Assemblée nationale du Québec, Philippe Couillard (Parti libéral du Québec), Jean-François Lisée (Parti Québécois), François Legault (Coalition Avenir Québec) et Manon Massé (Québec solidaire), ont répondu le vendredi 17 août 2018, à l’invitation de l’Institut du Nouveau Monde et du journal Le Devoir,  aux questions de la jeunesse québécoise. Je vous suggère de visionner ce dialogue, d’une durée d’environ 90 minutes, en cliquant ici.

De gauche à droite :   Philippe Couillard (Parti libéral du Québec), Jean-François  Lisée (Parti Québécois),   François Legault (Coalition Avenir Québec),et Manon Massé (Québec solidaire).
Institut du Nouveau Monde et Le Devoir, 17 août 2018

Des sondages, intentions de vote et des projections de siège

Effectué auprès d’un échantillon de 2488 Québécois et Québécoises ayant le droit de vote et diffusé le samedi 18 août 2018 dans le Journal de Montréal et le Journal de Québec, un sondage Léger-LCN, dont vous pourrez consulter les données complètes ici,  suggère que si des élections avaient eu lieu entre le 10 et le 14 août 2018, la Coalition Avenir Québec aurait remporté, avec 36 % des voix, 74 sièges, le Parti libéral 40 (30 %), le Parti Québécois 6 (18 %) et Québec solidaire 5 (10%). Vous pourrez consulter ici le Tableau de la projection des sièges par comté et en savoir davantage sur le sort qui pourrait être réservé aux candidats et candidates qui se brigueront les suffrages dans les 125 circonscriptions du Québec.

Les réponses à quatre des questions posées dans le cadre de ce sondage mérite d’être connues car elles semblent révéler que les jeux ne sont pas faits et que les résultats du scrutin pourraient être différents que ceux que prédit le sondage Léger-LCN :

1. Si des élections PROVINCIALES avaient lieu aujourd’hui, pour quel parti auriez-vous l’intention de voter ? Serait-ce pour…
Coalition avenir Québec de François Legault 36 %
Parti libéral du Québec de Philippe Couillard 30 %
Parti québécois de Jean-François Lisée 18
Parti Québec solidaire de Manon Massé 10
Un autre parti 6 %
2. Est-ce que votre choix est définitif ?

Choix définitif 49 %
Probable que je change d’avis 45 %
Ne sait pas / refus de répondre 6 %
3. Selon vous, lequel des chefs des partis politiques provinciaux ferait le meilleur premier ministre du Québec ?
François Legault 27 %
Philippe Couillard 16 %
Jean-François Lisée 10 %
Manon Massé 6 %
4. Préférez-vous voter pour un chef qui a d’excellentes chances de gagner même si vous ne partagez pas entièrement ses idées OU pour un chef qui a peu de chances de gagner, mais avec qui vous partagez entièrement ses idées ?
Un chef qui a peu de chances de gagner, mais avec qui vous partagez entièrement ses idées. 68 %
Un chef qui a d’excellentes chances de gagner même si vous ne partagez pas entièrement ses idées. 18 %
Ne sait pas / refus 14 %

Une analyse des donnés cumulatives des derniers sondages amène par ailleurs l’analyste Philippe J. Fournier à parler aujourd’hui, en ce 20 août 2018, sur le site du magazine L’Actualité de « L’avance peu confortable de la Coalition Avenir Québec est peu confortable » se réflétant dans les projections suivantes :

Il est intéressant de comparer ces données avec les intentions de vote et projection de sièges qui avaient fait l’objet des prédictions de 308.com et Si la tendance se maintient à la veille des élections générales de 2014 que j’avais inclus dans Le carnet électoral de Daniel Turp (No 2014-04) et qui spçont présentées dans le graphique ci-après :

Il est permis de constater que la Coalition avenir Québec est à la veille du déclenchement de l’élection e 2018 dans une position analogue à celle du Parti libéral du Québec à la fin de la campagne électorale de 2014. Si la CAQ est crédité d’une proportion moins grande des suffrages à exprimer (CAQ 2018 : 36 % ou 34,8%; PLQ 2014 : 40 % ou 39,1 % ), le nombre de sièges est assez similaire (CAQ 2018 : 74 ou 68; PLQ 2014 : 72 ou 69). Le Parti Québécois se situe en 2018 là ou se trouvait la CAQ en 2014 (PQ 2018 : 18 % ou 18,1 % / 6 ou 8 sièges; CAQ 2014 : 21,2% oou 7 ou 11 sièges). Québec solidaire augmente quant à lui modestement entre 2014 et 2018 quant à elle son pourcentage des voix et son nombre de sièges (QS 2018 : ou 10 % ou 9,6%/ 5 sièges. QS 2014 : 9,6 % ou 7 % / 2 sièges).


Et lorsque l’on examine les pourcentages de vote et les sièges obtenu par chacune des formations politiques, on constate que les prédictions n’étaient pas très éloignées de la réalité : PLQ : 41,52 % / 70 sièges ; PQ : 25,38 %/ 30 sièges : CAQ : 23,05 % /22 sièges ; QS : 7,63 %/ 3 sièges, la projection de sièges ayant par ailleurs été surévaluée pour le Parti Québécois et sous-évaluée pour la Coalition Avenir Québec.

Les jeux semblent par ailleurs ouverts en 2018 et la campagne électorale, comme les débats qui l’animeront, pourraient faire une différence, comme ce fut d’ailleurs le cas lors des élections générales québécoises de 2014.

*****

Je publierai de nouveaux articles du carnet électoral tous les lundis de la campagne électorale, soit les 27 août, 3, 10, 17, 24 septembre ainsi que le jour du scrutin, le 1er octobre 2018.

Bonne campagne électorale !

Aux urnes, citoyens et citoyennes du Québec…le 7 avril 2014 !

6 mars 2014

6 mars 2014
(No 2014-01)

Comme je l’ai fait pour la campagne électorale de 2012 et en un lendemain de la journée où il a été ordonné, sur la recommandation de laPremière ministre Pauline Marois, que l’Assemblée nationale soit dissoute et la tenue d’élections générales le 7 avril 2014 pour la constitution d’une nouvelle Assemblée nationale, je vous transmets le premier numéro de mon carnet électoral. J’y commenterai, comme je l’ai fait en 2012, les faits et gestes de l’élection québécoise de 2014. Je transmettrai l’information sur le cadre constitutionnel, législatif et réglementaire qui régit cette élection qui conduira à la formation de la 41e législature du Québec. Je compte diffuser ce carnet à raison d’une fois par semaine et publier des numéros additionnels si des événements de la campagne méritent d’être soulignés.

Pour ce premier numéro, j’inclus les décrets et proclamations sur la base desquels l’Assemblée nationale a été dissoute et la tenue d’élections générales ordonnée, reproduis l’allocution prononcée par la première ministre après la réunion de son Conseil exécutif, présente les 19 partis politiques qui sont autorisés à participer au scrutin et présente les données du sondage Léger-Marketing publié hier  dans le Journal de Montréal ainsi que les projections des sièges effectuées par les projectionnistes de 308.com et de  Too close to call.


Les décrets et proclamations du 5 mars 2014


Et pourquoi ne pas commencer à cet égard avec les gestes qui ont été posés hier pour rendre possible la tenue d’élections générales et appeler aux urnes les électeurs et électrices du Québec le lundi 7 avril 2014.


À cette fin, le gouvernement du Québec a adopté ce matin lors d’une séance du Conseil des ministres deux décrets. Par le premier Décret concernant la dissolution de l’Assemblée nationale du Québec et la convocation d’une nouvelle Assemblée, il a été ordonné, sur recommandation du Premier ministre, que l’Assemblée nationale du Québec soit dissoute et qu’une nouvelle Assemblée soit convoquée pour le 7 avril 2014. En vertu d’un deuxième Décret concernant la tenue d’élections générales au Québec, il a été ordonné, sur la recommandation du Premier ministre, d’enjoindre le Directeur général des élections de tenir une élection le  7 avril 2014 pour la Constitution d’une nouvelle Assemblée nationale. Ce dernier décret présente par ordre alphabétique les 125 circonscriptions électorales. Les deux décrets sont en date du mercredi 5 mars et ont été signés par la Première ministre la Première ministre Pauline Marois.


Mais l’adoption de deux décrets par le gouvernement du Québec ne suffit pas. Ces décrets constituaient l’avis du Conseil exécutif de la « Province de Québec » sur la base desquelles trois proclamations ont été données  par Élizabeth II, par la grâce de Dieu, REINE du Royaume-Uni, du Canada et des royaumes et territoires, Chef du Commonwealth et défenseur de la Foi. Son « fidèle et bien aimé l’honorable » Pierre Duchesne, lieutenant-gouverneur du Québec, est témoin de cette proclamation qui est donné par ordre de Michel Bonsaint en sa qualité de secrétaire général de l’Assemblée nationale du Québec. La première est une Proclamation concernant la dissolution de l’Assemblée nationale du Québec. la deuxième une Proclamation sur la tenue d’élections générales au Québec et la troisième une Proclamation sur la convocation d’une nouvelle Assemblée nationale du Québec. Ces deux dernières proclamations comportent le même attendu par lequel la « REINE » affirme « que c’est Notre désir et Notre bon plaisir de rencontrer aussitôt aussitôt que possible le peuple de la Province de Québec et d’obtenir un avis exprimé en Parlement ».


La Loi électorale régit la tenue des élections générales du 7 avril 2014 et le Directeur général des élections doit en vertu de l’article 133 publier un calendrier électoral. Ce calendrier, présenté dans une séquence commençant avec le 33e jour (5 mars 2014) jusqu’au au 1er jour (6 avril 2014) et se terminant avec le jour du scrutin (7 avril 2014) est accessible et peut être consulté en cliquant ici.


Le nombre des personnes pouvant exercer leur droit de vote est évalué
à près de 5 900 000 par le directeur général des élections, ce calcul étant vraisemblablement fondé sur le nombre de personnes inscrites sur la liste électorale établie pour les élections générales du 4 septembre 2012 et qui comportait les noms de 5 893 614 personnes éligibles à voter.


Et il est à espérer que le taux de participation soit égal ou supérieur à celui de 74,6% atteint lors du scrutin du 4 septembre 2012.

Les taux des élections générales antérieures ont par ailleurs été de 81,58 % (1994), 78,32 % (1998), 70,42 % (2003), 71,23 % (2007) et 57,43 (2008).


Une lutte électorale mettant en présence…19 partis politiques

Peuvent se livrer une lutte électorale les 19 partis politiques enregistrés auprès du directeur général des élections, le dernier né de ces partis étant le Nouveau Parti démocratique du Québec autorisé le 20 janvier 2014. Il s’agit dans l’ordre alphabétique de :

Bloc pot
Coalition avenir Québec – L’équipe François Legault
Équipe Adrien Pouliot – Parti conservateur du Québec
Équipe autonomiste
Mon pays le Québec
Nouveau Parti démocratique du Québec
Option nationale – Pour l’indépendance du Québec
Parti des sans parti
Parti équitable
Parti indépendantiste

Parti libéral du Québec

Parti marxiste-léniniste du Québec
Parti nul
Parti québécois
Parti unité nationale
Parti vert du Québec/Green Party of Québec
Québec – Révolution démocratique
Québec solidaire

Union citoyenne du Québec

L’allocution prononcée par la première ministre Marois


Dans l’allocution qu’elle a prononcée après la tenue du Conseil des ministres, la Première ministre Pauline Marois a présenté les raisons pour lesquelles elle avait recommandé la dissolution de la 40elégislature et la tenue d’élections générales au Québec. Je reproduis ci-après le texte du communiqué qui contient les termes de son allocution :

 

« Depuis l’élection de notre gouvernement il y a 18 mois, nous avons accompli beaucoup de choses. Nous avons agi contre la corruption et repris le contrôle des dépenses du gouvernement pour la première fois depuis 10 ans. Nous avons pris soin de notre monde, tout en soutenant très activement l’économie québécoise. Nos politiques sont ambitieuses pour le Québec. Aujourd’hui, il est temps de nous donner les moyens d’aller plus loin encore », a déclaré Pauline Marois.

« Au cours des dernières années, j’ai rassemblé des femmes et des hommes formidables. Avec les nouveaux candidats que je vous présenterai dans les prochains jours, notre équipe déjà très solide sera l’une des plus fortes qu’on ait vues depuis longtemps. Nous avons fait nos preuves. Nous n’avons pas eu peur de prendre des décisions difficiles, mais nécessaires. Nous avons un plan et l’équipe pour réussir », a ajouté la première ministre.

« Nous nous retrouvons face à deux partis qui veulent nous empêcher d’avancer, a-t-elle poursuivi. Nous avons déposé un budget responsable, mais ils avaient décidé de s’y opposer avant même de le lire. En agissant ainsi, ce n’est pas seulement le gouvernement, mais tout le Québec que les partis d’opposition freinent. »

« J’ai donc réuni le Conseil des ministres et nous avons pris les dispositions pour dissoudre l’Assemblée nationale et déclencher des élections générales. Ce sera maintenant à vous, aux Québécoises et aux Québécois, de trancher. Vous connaissez mon équipe, qui est très solide. Et vous me connaissez : je n’ai pas peur d’assumer pleinement mes responsabilités de chef du gouvernement. Tout est en place. Tout ce dont on a besoin, c’est d’avoir les moyens d’agir. Ce que je vous demande, c’est de nous donner ces moyens. Nous avons le plan. Nous avons l’équipe. Nous avons la détermination. Mon équipe est déterminée. Je suis déterminée », a conclu la première ministre.

Et après cette allocution, la Première ministre s’est rendue chez le lieutenant-gouverneur Pierre Duchesne pour lui recommander de donner les trois proclamations.

Pierre Duchesne (Lieutemant-gouverneur) et Pauline Marois (Première ministre)

Le sondage Léger-Marketing publié dans le Journal de Montréal et la projection des sièges de 308.com et Too close to call.

 

Sur la ligne de départ, la lutte s’annonce serrée. Les sondages et les projections de sièges tirées de ces sondages laissent entendre que le Parti Québécois est en tête et pourrait remporter le plus grande nombre de sièges à l’Assemblée nationale.

Le sondage diffusé par Léger Marketing le mercredi 5 mars 2014 révèle ce qui suit au sujet des intentions de vote des Québécois et des Québécoises :

S’agissant du nombre de de sièges, les projectionnistes de Too close to call et de ThreeHundredEight.com prédisent l’un et l’autre que le Parti Québécois remporterait le plus grand nombre des sièges à l’Assemblée nationale. Sur la base de la moyenne pondérée des plus récents sondages, y compris celui de Léger Marketing diffusé hier, la projection de 308.com prévoit une majorité parlementaire pour le Parti Québécois et l’obtention par celui-ci de 69 sièges :

 

Sur la base du dernier sondage Léger Marketing, Too close to call projette quant à lui l’élection de 62 députés et députées du Parti Québécois. Il manquerait à celui-ci un siège pour obtenir la majorité parlementaire et Québec solidaire détiendrait, avec ses deux sièges, la « balance du pouvoir ».

 


Je vous rappelle qu’avant la dissolution de l’Assemblée nationale, la députation se composait de 125 députés et députées, dont 54 du Parti Québécois, 49 du Parti libéral du Québec, 18 de la Coalition avenir Québec et deux (2) de Québec solidaire. La députée Fatima Houda-Pepin et le député Daniel Ratthé n’avaient pas d’affiliation politique.


Je vous souhaite une bonne campagne électorale et serai de retour bientôt pour vous présenter les programmes et manifestes électoraux des partis politiques qui sollicitent l’appui des électeurs et électrices du Québec.

Une Assemblée nationale composée de 65 indépendantistes, 33 fédéralistes et 27 nationalistes ?

3 septembre 2012

3 septembre 2012
(No 2012-13)

 Basées sur les trois derniers sondages de la campagne des firmes Research Forum, CROP et Léger Marketing, Si la tendance se maintient prévoit prédit une victoire du Parti Québécois lors de l’élection demain. La formation politique de Pauline Marois récolterait 32,7 % des voix et détiendrait, avec ces 63 sièges, une majorité d’un vote à l’Assemblée nationale. Le Parti libéral du Québec formerait l’Opposition officielle en dépit du fait qu’il obtiendrait moins de suffrages exprimés que la Coalition avenir Québec (27 % contre 27,7 %) et détiendrait avec ses 33 sièges six sièges de plus que la CAQ dont le nombre de personnes élues serait de 27. La présidente et co-porte-parole de Québec solidaire serait élue et ce parti compterait dorénavant deux (2) sièges à l’Assemblée nationale du Québec. Avec respectivement 2,4 % et 1,6%, Option nationale et le Parti Vert du Québec seraient absents de l’Assemblée nationale.

Si l’on examine la projection de sièges par circonscription, celle-ci laisse entendre que Pauline Marois (PQ-Charlevoix), François Legault (CAQ-L’Assomption), Amir Khadir (QS-Mercier) et Françoise David (QS-Gouin) remporteront la victoire, alors que Jean Charest (PLQ- Sherbrooke), Jean-Martin Aussant (ON-Nicolet-Bécancour) et Claude Sabourin (PVQ-Notre-Dame-de-Grâce) mordront la poussière. Plusieurs nouvelles personnes feraient leur entrée à l’Assemblée nationale et notamment Pierre Duchesne (PQ- Borduas), Diane de Courcy (PQ- Crémazie), Gilles Ouimet (PLQ-Fabre), Léo Bureau-Blouin (PQ-Laval-des-Rapides), Christian Dubé (CAQ-Lévis), Jacques Ducheseau (CAQ-Saint-Jérôme), Jean-François Lisée (PQ- Rosemont), Réjean Hébert (Saint-François) et Djemila Benhabib (PQ-Trois-Rivières). D’autres seraient privées de cet honneur, qu’il s’agisse de Raymond Archambault (PQ-Groulx), François Rebello (CAQ-Sanguinet) et Gaétan Barrette (CAQ-Terrebonne). Les ministres Pierre Moreau (PLQ-Châteauguay) et Clément Gignac (PLQ-Taschereau) seraient par ailleurs en voie de perdre leur combat électoral. Pour consulter le tableau et constater que 36 luttes seraient serrées (sans parler de l’égalité projetée entre le PLQ et le PQ à 33,3% dans la circonscription de Papineau en Outaouais), cliquez ici.

Il est intéressant de noter que la projection de sièges effectuée par 308.com (PQ : 63 ; PLQ : 33 : CAQ : 27 ; QS : 2) est exactement la même que celle de Si la tendance se maintient. Le site www.electionsqc.com prévoit quant à lui un gouvernement majoritaire du Parti Québécois avec 69 sièges. Les 57 autres sièges de l’Assemblée nationale seraient répartis ainsi : PLQ : 30 ; CAQ : 23 ; QS : 2 ; ON : 1.

Dans le Journal de Montréal de ce matin, on identifie « 20 circonscriptions à surveiller » et « Les 13 circonscriptions qui feront les élections » sont présentées dans La Presse d’hier.

Les indépendantistes en majorité à l’Assemblée nationale du Québec

Si la tendance se maintient a raison, les sièges réunis du Parti Québécois et de Québec solidaire donnerait une majorité de trois voix aux indépendantistes à l’Assemblée nationale. À l’occasion des votes, cette majorité serait de deux voix pour tenir compte du fait que le président de l’Assemblée nationale- et l’on pourrait penser que le doyen de l’Assemblée nationale et député du Parti Québécois François Gendron pourrait être à nouveau investi de cette fonction- ne vote pas, comme le prévoit l’article 4 § 4 du Règlement de l’Assemblée nationale, « sauf en cas de partage des voix ». Cette courte majorité ou- dans le cas où elle pourrait s’exercer- la voix prépondérante d’un président pourrait permettre de faire adopter un certain nombre de mesures qui visent notamment à assumer une gouvernance souverainiste, qu’il s’agisse de l’adoption d’une Constitution québécoise et d’une nouvelle Charte québécoise de la langue française. Elle pourrait aussi permettre d’adopter les modifications à la Loi sur la consultation populaire pour créer le mécanisme permettant la tenue d’un référendum d’initiative populaire. Comme l’a indiqué son chef, la Coalition avenir Québec n’est pas hostile à l’adoption d’une Charte québécoise de la laïcité et ses 27 députés nationalistes pourraient ainsi appuyer l’adoption d’une telle loi fondamentale. Il n’est pas impossible qu’un terrain d’entente puisse voir le jour avec les 33 députés fédéralistes du Parti libéral du Québec, comme par exemple en matière création d’une plateforme d’information gérée par Télé-Québec permettant une meilleure diffusion de l’information régionale. Sans doute, plusieurs mesures législatives relatives à l’intégrité de la vie publique et relatives à la gouvernance démocratique (financement des partis politiques, élections à date fixe) pourraient obtenir l’assentiment de l’ensemble des parlementaires. Il est susceptible d’en aller de même pour des initiatives législatives en matière économique, telle la création d’une Banque de développement économique du Québec.

4 921 910 électeurs et électrices pourront exercer leur droit de vote demain

Le nombre de personnes qui ont voté par anticipation ainsi qu’au bureau du directeur de scrutin et dans une installation d’hébergement a atteint un niveau record pour l’élection législative de 2012.  Ainsi, 980 498 ont voté par à ce jour et ce nombre représente 16,6 % du nombre de persponnes inscrites sur les listes électorales, qui est de 5 902 408 personnes. Il s’agit d’une augmentation  significative par rapport au scrutin 2008 à l’occasion duquel 11,7 % des électeurs avaient voté avant le jour du scrutin.

J’espère que les 4 921 910 électeurs et électrices qui n’ont pas encore exercé leur droit de vote se rendront aux urnes demain et que la participation totale atteindra un sommet. Je vous rappelle que les plus haut taux de participation aux élections générales du Québec ont été enregistrés dans les années 1970 aves des pourcentages de 84,23 % (1970), 80,38 % (1973) et 85,27 % (1976). La participation a connu un déclin constant dans les années 1980 avec des taux de 82, 49 % (1981), 75,64 % (1985), 74,95 % (1989), mais a connu une forte remontée avec 81,58 % (1994). Depuis lors, la proportion des personnes qui ont voté au Québec a diminué de façon significative atteignant  78,32 % (1998),  70,42 % (2003), 71,23 % (2007), la participation lors d’un dernier scrutin du 4 décembre 2008 se limitant à un famélique 57,43 % du corps électoral québécois. Pour lire prendre connaissance des données contenues dans un tableau synthèse préparé par le Directeur général des élections du Québec au sujet du taux participation aux 39 élections générales tenues au Québec entre 1867 et 2008, vous pouvez cliquer ici.

J’ai enregistré une dernière capsule-vidéo pour le site de La Presse jeudi dernier et vous pourrez visionner celle-ci en cliquant ici. J’ai conclu en laissant entendre que la Coalition avenir Québec pourrait « talonner » le Parti Québécois lors du scrutin demain ! À suivre…!

La parole est maintenant au peuple souverain du Québec qui déterminera comment sera composée son Assemblée nationale régie par une loi dont je vous rappelle le texte des trois premiers (et inspirants) considérants de son préambule :

CONSIDÉRANT le profond attachement du peuple du Québec aux principes démocratiques de gouvernement;

CONSIDÉRANT QUE l’Assemblée nationale, par l’intermédiaire des représentants élus qui la composent, est l’organe suprême et légitime d’expression et de mise en oeuvre de ces principes;

CONSIDÉRANT QU’il incombe à cette Assemblée, en tant que dépositaire des droits et des pouvoirs historiques et inaliénables du peuple du Québec, de le défendre contre toute tentative de l’en spolier ou d’y porter atteinte;

Bonne fin de campagne…et bon jour J aux chefs, candidats et candidates…et à toutes leurs équipes!