Une première montréalaise de Juditha Triumphans d’Antonio Vivaldi par l’Ensemble Caprice et le Parsifal de François Girard en tête du palmarès lyrique newyorkais de 2013

11 janvier 2014
(No 2014-02)


Matthias Maute et l’Ensemble Caprice

Le début d’année 2014 sera marqué par la présentation en première montréalaise de l’Oratorio Juditha Triumphans d’Antonio Vivaldi par le Choeur de femmes et l’orchestre de l’Ensemble Caprice. Le chef Mathias Maute a choisi comme  principales solistes les sopranos Samantha Jean-Louis et Hélène Brunet ainsi que la mezzo-soprano Maude Brunet. Comme nous le rappellent les notes de programme, cet « [cet] oratorio, composé à Venise en 1716, est  le seul qui nous soit parvenu parmi les quatre composés par le musicien vénitien, le manuscrit de l’œuvre ayant été retrouvé en 1926. Le livret est inspiré du récit biblique de Judith et de sa victoire sur le général assyrien Holopherme. L’oratorio avait été commandé afin de célébrer la victoire de la république de Venise sur les Turcs et la reconquête de l’île de Corfou en 1716. D’une durée d’environ 2 heures, l’œuvre comporte de nombreux airs et récitatifs ainsi que quatre chœurs assez courts »,

Organisé en collaboration avec la Fondation Arte Musica, ce concert soulignera par ailleurs le 60e annivsersaire de CAMMAC. Le concert aura lieu le samedi 18 janvier 2014 à 20 h à la salle Bourgie du Musée des beaux-arts de Montréal. Pour y assister, il faudra sans doute vous présenter devant la salle Bourgie samedi prochain dans l’espoir qu’un mélomane ait un billet à vendre car le concert affiche complet !

Des extraits de Juditha Triomphans interprétés par l’Ensemble Caprice se retrouvent sur l’enregistrement Le retour des angles paru sur étiquette Analekta en 2001. Pour entendre une version abrégée de ces extraits, vous pouvez vous rendre sur le site d’Analekta en cliquant ici. Et pour des commentaires du chef Mathias Maute sur l’œuvre et la préparation du concert du 18 janvier, je vous invite à écouter l’émission Les mélomanes que je co-anime avec Alexia Jensen sur les ondes de Radio Ville-Marie et qui sera diffusée le lundi 13 janvier de 17 à 18 h. Des informations plus détaillées sont présentées à la fin du présent article.

Note : Le musicologue Guy Marchand me suggère, et je partage cette excellente suggestion avec les lecteurs et lectrices du blogue lyrique « en attendant le Juditha Triumphans de l’Ensemble Caprice, il vaut la peine d’écouter « une sublime version en HD avec l’Orchestre Baroque de Venise au Concertgebow d’Amsterdam en 2009 avec parmi les solistes dans le rôle du général Vagaus… Karina Gauvin, [é|poustouflante! ». Vous pouvez couter cette version en cliquant ici. Vous pouvez écouter cette version en cliquant ici. Il me signale également l’existence du documentaire sur le partenariat entre le prêtre roux et la Pietà de Venise intitulé Vivaldi’s Women et produit par la BBC Four en 2008. D’une durée de 58:55, vous pouvez le visionner  en cliquant ici.

Le Parsifal de François Girard en tête du palmarès newyorkais de 2013

Dans leurs palmarès de fin d’années, les médias newyorkais ont louangé à nouveau la nouvelle production de Parsifal de Richard Wagner mise en scène par François Girard au Metropolitan Opera de New York la saison dernière. Ainsi, dans un article intitulé « The Top 10 Opera Performances of 2013 », James Jorden du New York Observer confère à Parsifal le premier rang parmi les 10 meilleures productions d’opéra de l’année 2013. De la mise en scène, le journaliste newyorkais affirme que « [d]irector Francois Girard’s eerie production ranged from a parched post-apocalyptic landscape inhabited by a fundamentalist sect to a womb-like grotto awash in more than 1,600 gallons of stage blood jured a disorienting effect befitting Wagner’s dreamy story ». Il ajoute : « [n]ot only was this Parsifal exquisite pleasure for the eye and ear, it was also food for the soul ».  Dans un bilan de fin d’année publié le 26 décembre 2013, la critique du New York Times Corinna da Fonseca-Wollheim a classé le Parsifal de François Girard parmi les « [t]wo mémorable new productions « (avec une autre production du MET, le Falstaff de Robert Carsen) et le qualifiait de « painfully human ». Le Parsifal du MET et le travail de Francois Girard ont fait l’objet d’autres commentaires élogieux dans la presse américaine que vous pouvez lire en cliquant ici.


Parsifal de Richard Wagner
Metropolitan Opera de New York, 2013

J’ai eu le plaisir d’échanger avec Francois Girard au sujet de ce bilan et celui-ci m’a dit être heureux de l’accueil ainsi réservé à la production de Parsifal. Il a rappelé que la réussite de cette production reposait sur le travail d’une formidable équipe et il a tenu à signaler l’apport du dramaturge et de son fidèle collaborateur Serge Lamothe. Il était heureux de constater que l’on avait apprécié que sa mise en scène avait été mise au service de la musique et du livret de Richard Wagner. Sans doute, a-t-elle pu révéler les « couches d’abîmes » que recèle le testament lyrique du maître de Bayreuth. Si Parsifal sera une « difficult act to follow » et qu’on peut s’attendre de le revoir au MET dans quelques années (et peut-être au Canadian Opera Company de Toronto), le directeur de Metropolitan Opera de New York Peter Gelb a, de toute évidence, confiance en François Girard. Il a invité celui-ci à mettre en scène un nouvel opéra de Richard Wagner….dont l’identité ne peut être rendue publique ! Il ne s’agira pas du Ring que son compatriote québécois Robert Lepage a scénographié pour le MET et que François Girard a d’ailleurs été invité à mettre en scène après le succès de Parsifal pour le Théâtre Mariinsky en Russie…une aventure dans laquelle il n’a pas voulu s’engager en raison de ses autres projets. Si on exclut les trois opéras de jeunesse, il reste donc six choix (Rienzi, Die Fliegende Hollander (Le Vaisseau fantôme), Tanhaüser, Lohengrin, Tristan und Isolde et Die Mestersinger de Nürnberg). À vous de deviner !

Et le projet dans lequel il s’est investi aujourd’hui suppose un retour derrière la caméra. François Girard se prépare d’ailleurs pour le tournage du film Boychoir dont il assurera la réalisation et qui racontera l’histoire d’un jeune orphelin de 12 ans qui est choriste au sein de la prestigieuse American Boychoir School de Princeton au New Jersey. Au moment où je me suis entretenu avec lui, il était sur le point de communiquer avec l’heureux élu qui incarnera le « boychoir » et qui aura été choisi après 250 auditions de jeunes choristes. Dustin Hoffman incarnera le rôle du directeur du chœur du chœur et la distribution comprendra également Kathy Bates et Alfred Molina. Sur ce projet de film, je vous invite d’ailleurs à lire l’article publié dans La Presse du 31 octobre 2013 sous la signature d’André Duchesne et le titre «  François Girard tourne avec Dustin Hoffman ». Comme il l’a fait dans ses Thirty Two Short Films about Glenn Gould et Le Violon rouge, François Girard fait à nouveau une place importante à la musique dans son œuvre cinématographique. Il m’a d’ailleurs confié que l’on pourrait entendre dans Boychoir « un tas de choses fantastique [:] Britten, Fauré, Mendelsohn, Radio Head, Handel ». J’anticipe le plaisir de visionner ce film dont la sortie est prévue au début du mois de novembre 2014 dans le cadre de l’American Film Market. Et à la question que je lui ai posé sur l’idée de porter un jour au grand écran une œuvre lyrique, comme l’ont fait  pour deux opéras de Mozart Ingmar Bergman (Trollflöjten (La Flûte enchantée)) et Joseph Losey (Don Giovanni) ou Frédéric Mitterand pour Madama Butterfly, le cinéaste répond qu’il y a pensé. Il ne s’agirait pas  de Pierrot lunaire d’Arnold Schönberg, qu’il réserve pour une mise en scène à l’opéra. Il verrait bien le septième art être mis au service du songspiel Aufstieg und Fall der Stadt Mahagonny (Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny) de Kurt Weill et Bertolt Brecht. Il est donc permis aux opéraphiles de rêver et de voir le metteur en scène et cinéaste François Girard mettre à nouveau son talent au service de l’art lyrique. Et espérons que ce sera pour bientôt !

À l’émission L’opéra…. le dimanche aussi !, mon co-animateur Justin Bernard et moi-même diffuserons en première partie, et en prévision de la visite à Montréal du heldenténor Jonas Kaufmann le 2 février 2014, des extraits de son récent disque Verdi. Nous ferons également entendre les Four Sea Interludes de l’opéra de Peter Grimes de Benjamin Britten qui seront joués par l’Orchestre symphonique de Montréal dirigé par Andrew Davis les 15 et 16 janvier 2014. Pour apprivoiser la future  Bess de l’opéra Porgy and Bess de George Gerschwin qui sera présenté à la fin du moins à l’Opéra de Montréal, la soprano canadienne Measha Brueggergosman pourra être écouté dans des airs d’opéras de Jules Massenet que celle-ci a enregistré avec l’Orchestre symphonique de Québec sous la direction de Yoav Talmi. L’émission se terminera avec un extrait du disque Prima Donna de la soprano Karina Gauvin qui est en nomination au Gala des Prix Opus, et plus précisément avec l’air Care selve de l’opéra Atalanta de Georg Friedrich Handel que vous pourrez d’ailleurs écouter en cliquant ici. Je vous rappelle que vous pouvez syntoniser cette émission en « ondes radio » à Montréal (91,3 FM), Rimouski (104,1 FM), Sherbrooke (100,3 FM), Trois-Rivières (89,9 FM)?et Victoriaville (89,3 FM). Elle peut également être écoutée en direct sur le site électronique de Radio Ville-Marie à l’adresse http://www.radiovm.com.

L’émission Les mélomanes, que j’anime également sur les ondes de Radio Ville-Marie, aura un contenu vocal et lyrique cette semaine. Alexia Jensen et moi-même recevons en studio le chef de l’Ensemble Caprice Mathias Maute. Celui-parlera de l’Oratorio de Judith Triumphans d’Antonio Vivaldi qui sera présentée à la salle Bourgie à Montréal le samedi 18 janvier 2014. Nous ferons notamment entendre les extraits de cet oratorio dans l’enregistrement fait par l’Ensemble Caprice et paru sur étiquette Analekta en 2011. Cette émission sera diffusée le lundi 13 janvier 2014 de 17 h à 18 h.

Àl ’émission Place à l’opéra 2.0 l’animatrice Sylvia L’Écuyer diffusera en direct du Metropolitan Opera de New York la production de Die Fledermaus (La Chauve-souris) de Johann Strauss fils. La distribution comprend Susanna Philips, soprano (Rosalinde), Jane Archibald, soprano (Adèle), Anthony Roth Costanzo, contreténor (Prince Orlofsky), Christopher Maltman, baryton (Eisenstein), Michel Fabiano (Alfred), Paul Szot (Dr. Falke), Patrick Carfizzi (Frank) et Danny Burstein (Frosch). L’orchestre et les chœurs du Metropolitan Opera  sous la direction d’Adam Fischer. Au premier entracte, l’animatrice s’entretiendra avec la soprano canadienne Jane Archibald et le contreténor américain Anthony Roth Costanzo. Au second entracte, elle proposera une entrevue avec le récipiendaire du Prix d’excellence de la Fondation de l’Opéra de Québec le baryton-basse Robert Huard. Pour plus d’informations sur l’émission, vous pouvez cliquer ici. Je vous rappelle que l’émission n’est diffusée que sur l’internet (www.espace.mu) le samedi de 13 h à 17 h et qu’elle est rediffusée sur Espace musique le dimanche de 19 h à 23 h.

À son émission Saturday Afternoon at the Opera de CBC-Radio 2, l’animateur Ben Heppner retransmet aussi, en direct du MET, la production de Die Fledermaus (The Bat). La radiodiffusion sera suivie de l’émission Backstage with Ben Heppner. Je vous rappelle que ces émissions sont diffusées en « ondes radio » de 13 h à 17 h. L’émission Backstage with Ben Heppner sera reprise le dimanche 12 janvier 2014 de 10 h à 11 h.

S’agissant des projections d’opéra, le Café d’art vocal est toujours en relâche. Dans le cadre de la  série Opéramania, Michel Veilleux présentera Attila de Giuseppe Verdi dans une production du Théâtre Mariinsky de Saint-Petersbourg de 2010. La distribution comprend Ildar Abdrazakov, Anna Markarova, Vladislav Sulimsky et Sergei Skorokhodov. La direction musicale est de Valery Gergiev et la mise en scène d’Arturo Gama.. La projection aura lieu le vendredi 17 janvier 2014 à salle Jean-Papineau-Couture (B-421) de la Faculté de musique de l’Université de Montréal à compter de 19 h 30.

Pour sa deuxième soirée lyrique de 2014, la chaîne TFO propose le dimanche 12 janvier 2014 à 20 h (en rappel le mardi 14 janvier 2014 à 00 h 30) Don Giovanni de Wolfgang Amadeus Mozart. L’opéra pourra être visionné dans une production du Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence de 2010. La distribution comprend Bo Skovhus (Don Giovanni), Kyle Ketelsen (Leporello), Colin Balzer (Don Ottavio), Maaris Petersen (Donna Anna), Anatoli Kotscherga (Il Commendatore), Kristine Opolais (Donna Elvira), Kerstin Avemo (Zerlina) et David Bizic (Masetto). La  mise en scène est de Dimitri Tcherniakov nel. Le Freiburger Barockorhester est sous la direction de Louis Langrée. Cette production a été filmée en direct le 5 juillet 2010 et a été diffusée sur la chaine Arte.  Vous pourrez en visionner la scène d’ouverture sur youtube ici. Je vous invite  aussi à lire une critique publiée dans le journal Le Figaro sous la plume de Christian Merlin et le titre « ‘’ Don Giovanni ‘’ agace et fascine ».


Don Giovanni de Wolfgang Amadeus Mozart
TFO, 12 janvier 2014

Bonne semaine lyrique!

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