Le troisième Festival d’opéra de Québec : un événement réussi et de grands défis
10 août 2013
(No 2013-33)
Le directeur général et artistique du Festival d’opéra de Québec Grégoire Legendre et son équipe ont fait de la troisième édition du rendez-vous lyrique estival un événement réussi. Cette réussite est confirmée par la réponse du public aux propositions d’activités activités du festival, mais aussi par la qualité artistique des productions qui étaient à l’affiche.
Lors de la conférence de presse du mercredi 6 août 2013 où l’accompagnait le président du Conseil d’administration Gaston Déry, Grégoire Legendre a évalué à tout près de 20 000 le nombre de personnes qui ont assisté aux événements du festival. Il s’agit d’une augmentation significative rapport à la première édition de 2001 où 16 000 festivaliers et festivalières avaient découvert l’événement ainsi qu’à la deuxième édition à laquelle 17 000 mélomanes avaient pris part. Depuis, la première édition la participation s’est donc accrue de 12,5 %. De façon plus détaillée, on note que La damnation de Faust d’Hector Berlioz a connu un taux d’occupation de 97 % et que les deux dernières représentations ont été jouées à guichet fermé. Près de 1 000 personnes (970 plus précisément) ont assisté à l’opéra-cabaret Powder Her Face de Thomas Adès pour un taux d’occupation de près de 60%.
Pas moins de 700 personnes ont par ailleur assisté au spectacle de la soprano Marie-Josée Lord avec le quatuor montréalais Quartango et deux danseurs argentins Fabian et Roxane Belmonte. L’événement présenté le samedi 3 août 2013 en association avec Les Grands Feux Loto-Québec et mariant les extraits des opéras les plus connus à un spectacle de feux d’artifices aura été également été un succès populaire puisqu’il aura été vu, selon les estimations des organisateurs, par au moins 5 000 personnes.
La qualité de production expliquent aussi et surtout pourquoi les opéraphiles étaient à nouveau au rendez-vous en 2013. Robert Lepage a prouvé à nouveau qu’il était un grand metteur en scène lyrique en modernisant un opéra romantique du XIXe siècle. La mezzo-soprano québécoise Julie Boulianne a donné quant à elle une nouvelle identité à cette production qui avait été rendue accessible au public québécois après avoir été acclamée au Japon à New York et à Paris. Quant à Powder Her Face, l’audace de Grégoire Legendre a été récompensée par une grande performance d’acteurs et d’actrices qui a d’ailleurs permis à une autre œuvre lyrique de Thomas Ades d’être appréciée.
Les autres événements au programme du troisième festival, qu’il s’agisse de Musique en plein air, de l’Apéro-concert : Paris en scène et du concert de la soprano Marie-Josée Lord avec Quartango et les danseurs argentins Roxana et Fabian Belmonte ont également, et chacun à leur façon, permis de constater que le Québec posssède de talentueux et talentueuses artistes lyriques. Le thème « L’art lyrique partout et pour tous » a été bien servi par La brigade lyrique dont les braves membres ont sillonné la ville pour le plaisir des citoyens et citoyennes…que les brigadiers et brigadières auront permis de transformer, je l’espère, en lyricomanes !
Et mon coup de cœur du festival aura été la Randolyrique à laquelle j’ai assisté en tout début de festival. Cette nouvelle addition au programme a permis au « ténor nature » Vincent Karche de partager sa passion pour l’art lyrique et présenter l’opéra « hors des sentiers battus » ! Les Randolyriques du forestier-chanteur ont d’ailleurs été fréquentées par 150 randonneurs et randonneurs, leur nombre dépassant parfois le nombre maximal de 25 personnes par randonnée. Et je me réjouis de l’annonce faite par Grégoire Legendre lors de la conférence de presse du 3 août dernier que le ténor nature sera de retour lors du quatrième festival!
Après le succès des trois premières éditions du Festival d’opéra de Québec, de grands défis attendent Grégoire Legendre. Il importe maintenant d’enrichir davantage la programmation et de proposer l’addition d’une nouvelle production. Un opéra en version concert pourrait contribuer à un tel enrichissement et pourquoi ne pas penser à la présentation d’un opéra baroque dans la magnifique salle Raoul-Jobin du Palais-Montcalm. Je crois aussi qu’il faudrait présenter une série de récitals qui permettraient d’ailleurs aux lyricomanes d’organiser un véritable séjour lyrique dans la capitale nationale.
Le Festival d’opéra de Québec a déjà fait ses preuves et il doit maintenant prendre l’élan qui lui permettra de devenir un événement incontournable pour les opéraphiles, comme le sont en Amérique du Nord, les festivals de Glimmerglass et de Sante Fe.
Je vous invite à lire l’article du critique musical du journal Le Soleil publié le 7 août 2013 sous le titre « Bilan du troisième Festival d’opéra: audace, fierté et popularité ».
Je serai de retour le 31 août 2013 pour faire un bilan de l’été lyrique. Et d’ici là, j’assisterai à quelques événements où je retrouverai les opéraphiles que vous êtes, qu’il s’agisse de la version-concert de Lohengrin de Richard Wagner que dirigera Yannick Nézet-Séguin pour clôturer le Festival de Lanaudière le dimanche 11 août 2013, des activités de l’Institut canadien d’art vocal, des projections d’Otello et de Falstaff de Giuseppe Verdi dans le cadre de la Semaine italienne de Montréal les mercredi 14 et 21 août 2013 et les événements à caractère vocal de la Virée classique de l’Orchestre symphonique de Montréal de la fin de semaine prochaine.
Bonne suite…d’un superbe été lyrique!