La Forza del Destino de Giuseppe Verdi au Gran Teatre de Liceu de Barcelone ou le rendez-vous avec le grand lyrisme

6 octobre 2012
(No 2012-40)


La Forza del Destino de Giuseppe Verdi
Gran Teatre del Liceu, 2012

À l’occasion d’une visite à qui connaît une effervescence nationale sans précédent, j’ai eu la chance d’assister à la production qui ouvre la saison régulière 2012-2013 du Gran Teatre del Liceu : La Forza del Destino de Giuseppe Verdi. Après avoir eu droit à un festival de trois opéras produits par le Festival de Bayreuth en septembre, les opéraphiles de la capitale catalane ont ainsi pu apprécier l’oeuvre de maturité du grand compositeur italien dont on célébrera l’an prochain le 200e anniversaire de naissance. Sur un livret de Francesco Maria Piave inspiré par le drame de l’écrivain andalou Ángel Pérez de Saavedra, duc de Rivas, l’opéra en est de grand lyrisme que la production du Liceu rend bien. Ce lyrisme est fort bien traduit dans les divers tableaux mettant en scène la jeune bohémienne Preziosilla qu’interprète de façon convaincante, tant au plan vocal que dramatique, la mezzo-soprano russe Anna Smirnova. Il en va de même avec la scène où apparaît un Jésus crucifié – qui sera de retour à l’acte final- et qui démontre que le metteur en scène Jean-Claude Auvray et le scénographe Alain Chambon ont su traduire le lyrisme recherché par Verdi dans sa grande représentation du destin.

Les prestations vocales sont par ailleurs inégales. Dans son rôle de Donna Eleonara, la soprano italienne Micaela Carosi fait appel à la puissance de sa voix, mais ses aigus sont criards. Le ténor Alfred Kim livre une très belle performance vocale tout au long de soirée, mais son jeu dramatique n’inspire guère et en particulier lors de la scène finale où son abandon de Leonara- peut-être voulu par le metteur en scène. C’est sans aucun doute le baryton Vladimir Stoyanok qui incarne Don Carlo Di Vargas qui livre la plus belle prestation de la soirée. Le timbre particulièrement beau et la musicalité est au rendez-vous à tous instants. Sous la direction musicale de Renato Palumbo, l’Orchestre du Gran Teatre del Liceu fait honneur à la partition de Verdi et l’interprétation de la longue ouverture que le compositeur avait réécrite pour la reprise italienne au Teatro alla Scala à Milan décrit avec finesse l’angoisse du Destin et de la détresse de Leonora.

Si vous êtes de passage à Barcelone, dix autres représentations seront encore prévues d’ici le 20 ocotbre prochain avec des distributions en alternance dont la plus prestigieuse fait appel, pour les principau rôles, à Violeta Urmana, Marcello Giordani et Ludovic Tézier.

Une conférence pré-opéra- La Traviata d’Irène Brisson à l’Opéra de Québec

En prévision de la première production de la saison 2012-2012 de l’Opéra de Québec, la musicologue Irène Brisson présenter sa première Conférence Avant-opéra de l’Opéra de Québec sur La Traviata dont la première au lieu le samedi 20 octobre 2012 à la salle Lousis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec. Cette conférence se déroulera dans le foyer du Grand Théâtre le vendredi 12 octobre 2012 à 19 h 30.

À L’Opéra du samedi, l’animatrice Sylvia l’Écuyer entreprend en de début d’octobre « une tournée des grandes scènes du mon surveiller en 2012-2013 » et offre un programme double à cette occaions. Elle diffuse aujourd’hui l’opéra Capriccio de Richard Strauss dans une production de l’Opéra national de Paris. La distribution comprend Michaela Kaune, soprano (La Comtesse), Bo Skovhus, baryton (Le Comte), Joseph Kaiser, ténor (Flamand, un musicien), Adrian Eröd, baryton (Olivier, un poète), Peter Rose, basse (La Roche), Michaela Schuster, contralto (Clairon, une actrice), Ryland Davies, ténor (Monsieur Taupe), Barbara Bargnesi, soprano (une cantatrice italienne), Manuel Nuñez Camelino, ténor (un chanteur italien), Laura Hecquet (une ballerine) et Jérôme Varnier, basse (Le majordome).

Elle propose également l’audition de Die Opernprobe d’Albert Lortzing. La distribution comprend Klaus Hirte, baryton (Le Comte), Gisela Litz, contralto (La Comtesse), Kari Lövaas, soprano (Louise), Regina Marheineke, soprano (Hannchen), Dieter Miserre, basse (le vieux baron von Reinthal) Nicolai Gedda, ténor (le jeune baron von Reinthal) et Walter Berry, basse (Johann, son valet). L’orchestre et le chœur du Bayerishe Staatsoper de Munich sous la direction de Otmar Suitner. Entre les deux opéras, Sylvia L’Écuyer proposera une entrevue avec Chantal Cazaux qui est rédactrice en chef de la revue Avant-scène Opéra qui consacre tout un numéro au metteur en scène canadien Robert Carsen. Et dans sa chronique d’Actualités musicales, elle s’entretiendra avec la mezzo-soprano québécoise Michèle Losier qui tient le rôle-titre de l’opéra Médée d’Antoine Charpentier lors de l’ouverture de la saison d’opéra au Théâtre des Champs-Élysées à Paris.

À « L’opéra…le dimanche aussi ! », l’émission que j’anime sur les ondes Radio Ville-Marie, je poursuivrai la diffusion de l’album Mission de Cecilia Bartoli dans lequel interprète des airs d’opéras du compositeur Italien de l’époque baroque Agostino Stefani (1654-1728). Elle est accompagnée par l’ensemble I Barocchisti dirigé par Diego Fasolis. Inspiré par Les Actualité lyriques de Pierre Vachon mises en ligne le 1er octobre dernier dans lesquelles il présente les chanteurs d’opéra qui ont mis le Québec sur la carte mondiale de la culture et ouvert le voie à nos gloires contemporaines, je ferai entendre le ténor Raoul Jobin dans extraits d’opéra qui l’ont rendu célèbre. Des extraits de La Forza del Destino de Giuseppe Verdi que j’ai pu voir au Gran Teatre del Liceu (voir ci-haut) seront également diffusés. En prévision de la première projection de la saison 2012-2013 de la série MET Live in HD, l’émission se conclura par l’interprétation par Giuseppe de Stefano de l’air Una Furtiva Lagrima de l’opéra L’Elisir d’Amor de Gaetano Donizetti.

S’agissant des projections d’opéra, le Café d’art vocal fait relâche cette semaine.  Dans le cadre de la série Operamania, la production  de Die Fleiger Hollander (Le vaisseau fantôme) de Richard Wagner sera présentée dans une production du Festival de Bayreuth de 1985. Paris de. Cette projection aura lieu le vendredi 12 octobre 2012 à la salle B-421 du Pavillon de musique de l’Université de Montréal à 19 h 30.

Bonne semaine lyrique…et je vous reviens samedi prochain avant d’aller visionner sur grand écran, comme plusieurs d’entre vous le feront, L’Élisir d’Amor de Gaetano Donizetti en un début de sixième saison de la série MET Live in HD.

2 commentaires pour “La Forza del Destino de Giuseppe Verdi au Gran Teatre de Liceu de Barcelone ou le rendez-vous avec le grand lyrisme”

  1. ara o mai dit :

    Après nôtre « petite conversation » à Barcelone au restaurant La Pomerada au sujet d’opéra, musique (Toldrà, Cançó d’amor i de guerra, etc) et ton experiènce au Liceu, je veux te rémercier non seulement pour parler de la production du Liceu de LA FORZA DIL DESTINO mais aussi pour ton aide et ta participation dans notre Conferènce Internationale « Building a new State » qui a été une belle réussite, comme en témoignent tous les moyens de communication catalans.
    J’ai déjà mon ticket pour la scéance « streaming » en grand écran de « L’elisir d’amore » du MET Live HD qui, à Barcelone, sera le samedi 13 octobre à 19 h. du soir (heure locale). Même aprés avoir lu la critique de Anne Midgette au Washington Post, j’ai envie de voir ce qu’A. Netrebko peut encore nous offrir comme Adina. Pour le moment, je crois encore que son interpretation avec Villazon a le StaattsOper Wien est insupérable, mais on verra. On en parle dimanche. J’éspère tes commentaires.

  2. ara o mai dit :

    Par un hasard, j’ai été invitée au Liceu à une de répresentations de LA FORZA DEL DESTINO. J’ai eu droit à Norma Fantini comme Donna Leonora, et Luca Salsi comme Don Carlo, qui ont sauvé dignement une répresentation qui courrait ver l’échec. Entre les deux, le tenor Zoran Todorovich essayait d’être à leur hauteur mais sans y réussir. Son interpretation de Don Alvaro n’a convaincu personne et le public a répondu froidement à la fin de la scéance. À rémarquer l’orchestre, vibrante et passionnée, et la mezzo Enkelejda Shkosa qui a incarné une convaincante Preziosilla. Le public de Barcelone apprecie les grandes voix et, par contre, n’est pas éxigeant au niveau production. Une distribution médiocre, comme celle-ci, ne pourra jamais satisfaire un public comme celui de ce pays.

Laisser un commentaire

Vous devez être connecté pour publier un commentaire.