Les programmes et engagements électoraux de 2012 / 3- Coalition Avenir Québec

8 août 2012
(No 2012-04)

 

En ce Jour 8 de la campagne et, pour citer la formule de la Coalition Avenir Québec (CAQ), « 27 jours avant de voter pour relancer le Québec », je vous présente le programme et les propositions de la formation politique dirigée par François Legault. Présentée par son manifeste du 28 février 2011 comme le groupe de réflexion pour une Coalition pour l’avenir du Québec, la Coalition Avenir Québec a été autorisée comme parti politique le 14 février 2012. Il est intéressant de noter que le Directeur général des élections a autorisé le 28 juin 2012 le parti Coalition Avenir Québec à changer sa dénomination pour Coalition avenir Québec – L’équipe François Legault. Au moment de la dissolution de l’Assemblée nationale, la Coalition Avenir Québec pouvait compter sur l’appui de neuf députés indépendants, élus en 2008 pour six d’entre eux sous la bannière de l’Action démocratique du Québec et pour les trois autres sous celle du Parti Québécois.

La Coalition Avenir Québec se présente dans la campagne électorale avec un programme qui a été approuvé lors de son congrès fondateur les 20 et 21 avril 2012. Les membres du nouveau parti ont examiné  à cette occasion les 59 propositions contenues dans le document intitulé Relançons le Québec ensemble et maintenant et ont adopté 54 d’entre elles.

Accessible sur le site électronique en cliquant ici, le programme de la Coalition Avenir Québec reprend les 54 propositions adoptées lors du congrès. L’énoncé des propositions est précédé d’une introduction dans laquelle il est affirmé que le programme vise à « réorganiser les services publics et améliorer l’efficacité de l’État, alléger le fardeau fiscal des familles, adapter les écoles aux besoins des élèves et des parents, créer des emplois de qualité, mettre de l’avant un plan de développement économique pour toutes les régions du Québec et protéger la langue française et soutenir la culture québécoise ». Il y est également affirmé que « l’action prioritaire d’un gouvernement de la Coalition Avenir Québec dès son arrivée au pouvoir sera de faire le grand ménage et d’assainir le climat politique au Québec en se débarrassant de la corruption et en faisant en sorte de garantir l’intégrité de la vie publique. Elle agira en ce sens avec détermination et fermeté en mettant en place des mécanismes rigoureux de contrôle pour éliminer pour de bon la corruption qui entoure le gouvernement et la vie publique ».

Cette introduction est suivie du texte des propositions qui sont regroupées sous sept thèmes :

A- Education : un des meilleurs systèmes au monde d’ici 2020 (10 propositions)
B- Santé et familles : des services accessibles pour chaque Québécois
(13 propositions)
C- Finances publiques et gouvernance : un gouvernement responsable pour préparer l’avenir
(6 propositions)
D- Développement économique : une économie de propriétaires pour être maîtres chez nous
(5 propositions)
E- Développement régional et de la Métropole : assurer la vitalité de toutes les régions
(5 propositions)
F- Pour un développement véritablement durable
(9 propositions)
G- Un Québec fort : identité, culture et immigration
(6 propositions)

Chacune des 54 propositions est précédée d’une introduction et est complétée par des mesures de mise en œuvre. Ainsi, s’agissant de la Proposition 1 « Donner plus d’autonomie aux écoles », il est notamment prévu qu’elle se traduira par « une augmentation des pouvoirs dévolus aux directions d’école en abolissant les commissions scolaires et les directions régionales du ministère de l’Éducation et en transférant aux conseils d’établissements des écoles, dotés du statut d’un conseil d’administration, les pouvoirs dont ils ont besoin pour répondre à leur mission et aux besoins spécifiques de leur clientèle ». Il y aussi  est précisé que « [l]es fonctions qui ne peuvent être accomplies par les écoles seront confiées, sur une base régionale, à 30 centres de services francophones et 9 centres de service anglophones ».

 Sur un thème cher au chef François Legault, la Proposition 30  « Accroître les investissements de la caisse de dépôt et placement dans les entreprises québécoises » est moins détaillée quant à elle. Ainsi, « [u]n gouvernement de la Coalition Avenir Québec fera en sorte que la Caisse de dépôt et placement du Québec soit un acteur majeur de notre économie en augmentant, d’une façon responsable, le pourcentage de ses placements faits dans des entreprises québécoises. Ces investissements de la Caisse se feront de manière complètement indépendante du pouvoir politique ».

Dans sa proposition 54 « Assurer une meilleure intégration des nouveaux arrivants à la société québécoise et à la majorité francophone », le programme comprend cinq mesures qui sont tantôt générales, tantôt détaillées :

Un gouvernement de la Coalition Avenir Québec prendra des mesures énergiques pour assurer le succès des mesures d’intégration des nouveaux arrivants à la société québécoise et à la majorité francophone :

  1.  Augmentation des ressources pour l’intégration des nouveaux arrivants et l’enseignement du français aux nouveaux arrivants adultes, y compris dans les régions;
  2.  Redéfinition des rôles et responsabilités et du partage des ressources entre le secteur public et le secteur communautaire en matière de mesures d’intégration des nouveaux arrivants, et ce, afin d’assurer leur complémentarité et leur adéquation avec les besoins des nouveaux arrivants et des diverses régions du Québec ;
  3.  Élimination de tous biais sexistes présents dans les processus de sélection des immigrants pour favoriser l’immigration d’un plus grand nombre de femmes dans la catégorie des immigrants économiques ;
  4.  Limitation à 45 000 du nombre d’immigrants durant une période deux ans afin d’assurer la mise en place des ressources et des mécanismes qui permettront de maximiser l’employabilité des nouveaux arrivants et leur intégration à la majorité francophone, suivie d’une augmentation progressive du nombre d’immigrants
  5.  Modification des critères de sélection liés à la maîtrise de l’anglais afin de s’assurer que cette absence de maîtrise ne puisse être un frein à l’immigration que dans les cas où l’anglais est une condition essentielle à l’emploi auquel se destine le nouvel arrivant.

 S’agissant de l’intégrité dans la vie publique, cette question semble être devenue le thème principal de la campagne de la Coalition Avenir Québec. Elle ne paraissait pas devoir l’être au moment où le programme a été adopté puisque la question de l’intégrité n’est évoquée que dans la Proposition 26. Mais la question a été abordée par François Legault dès le lendemain du lancement de la campagne électorale puisque lors de son point de presse du jeudi 2 août le chef a annoncé que « [s]itôt élu, un gouvernement de la Coalition Avenir Québec déposeraà l’Assemblée nationale un projet de loi omnibus sur l’intégrité de la vie publique ». Le communiqué diffusé à cette occasion ajoute que « « [l]e projet de Loi 1 témoigne de la ferme volonté de la Coalition de placer la lutte contre la corruption et le gaspillage au centre de son action. Car pour relancer le Québec, il faut d’abord remettre de l’ordre dans la maison en faisant le grand ménage ». Il précise en ces termes le contenu général d’un futur projet de loi no 1 : « Le projet qu’entend déposer la Coalition touche au lobbyisme, à l’éthique des élus, du personnel politique et de la fonction publique. Il restreindra aussi le financement des partis politiques et il encadrera plus sévèrement les règles d’attribution des contrats publics. Le projet créera aussi le poste de Commissaire à l’intégrité de la vie publique. Ce Commissaire regroupera les fonctions du Commissaire au lobbyisme et du Commissaire à l’éthique et à la déontologie. Quant au financement des partis politiques, la loi limitera les dons à 100 $ par électeur, par année et à un seul parti politique. Le plafond des dépenses des partis, sera abaissé à 2 millions $ par année. Concernant le monde municipal, le seuil à partir duquel une municipalité aura l’obligation de se doter d’un vérificateur général sera porté de 100 000 à 50 000 habitants et plus. Enfin, les contrats publics y seront soumis à divers mécanismes de contrôle. Par exemple, la loi obligera la publication systématique de tout dépassement de coûts dans un contrat public, de même que sa justification. De plus, les municipalités pourront annuler des appels d’offres lorsqu’aucun soumissionnaire ne présente un prix raisonnable par rapport aux estimations initiales ».

Lors de l’annonce de la candidature de Jacques Duchesneau, le chef François Legault a réitéré sa volonté de présenter un « projet de loi no 1 – Loi omnibus sur l’intégrité de la vie publique » et affirmé que c’est en vertu de cette loi que celui qu’il désignerait comme vice-premier ministre « dirigera l’action gouvernementale en matière d’intégrité[,] supervisera l’action des ministères du Transport, des Ressources naturelles, des Affaires municipales, région et occupation du territoire, de la Sécurité publique du Québec de même que la « Réforme des institutions démocratiques et de l’Accès à l’information » quant à son application [et] présidera un nouveau comité interministériel à l’intégrité et disposera des ressources nécessaires au conseil exécutif ».

Comme l’ont fait les chefs Jean Charest et Pauline Marois, François Legault présente également de façon quotidienne ses propositions électorales. Ainsi après l’annonce du 2 août sur le thème de l’intégrité de la vie publique, il a rendu public les propositions suivantes :

Un médecin de famille pour tous (3 août 2012)
La coalition Avenir Québec s’engage en faveur de la culture
(4 août 2012)
Pour être maître chez nous- La Coalition Avenir Québec prône un développement des richesses naturelles au profit des Québécois
(6 août 2012)
La Coalition Avenir Québec réduira le fardeau fiscal des familles de la classe moyenne d’un montant de 1 000 $

(7 aout 2012)

Les blogues du magazine L’Actualité

 Le blogue de Jean-François Lisée est de retour sur le site du magazine L’actualité, mais il n’est plus le seul blogueur y avoir droit de cité ! Dans la section spéciale que le magazine consacre aux Élections 2012, le candidat du Parti Québécois dans Rosemont a pour compagnie trois autres candidats partagent la tribune maintenant. Il s’agit d’Alain Paquet, candidat pour le Parti libéral du Québec dans Laval-des-Rapides, Mario Asselin, candidat de la Coalition Avenir Québec  dans Taschereau et Andrès Fonticella, candidat de Québec solidaire dans Laurier-Dorion. Je vous recommande la lecture du premier commentaire électoral de Jean-François Lisée publié le 7 août 2012 sous le titre « Le Déserteur: La non-croisade anti-corruption de François Legault ».

Le magazine fait également appel à Alec Castonguay, Josée Legault et Chantal Hébert comme analystes. Je vous suggère de prendre connaissance du billet du 7 août 2012 de Chantal Hébert qui formule une question fort intéressante : « Ma question: Si la CAQ remporte les élections (et en présumant que M. Duchesneau est élu dans Saint-Jérome), c’est ce dernier qui sera responsable de faire le suivi des conclusions de la commission Charbonneau. Dans la mesure où le lien de confiance entre la commission et l’éventuel numéro deux du gouvernement Legault est déjà ébranlé, faut-il vraiment s’attendre à des lendemains qui chantent au terme de l’exercice ? ».

Et dans cette section spéciale et Le petit Godin: en campagne!, le dessinateur Éric Godin « sort son crayon acéré pour ajouter son grain de sel à la campagne électorale ». Six œuvres ont exposées à ce jour et voici Le Petit Godin #6: Les Chefs, version CAQ du 7 août 2012 :


Les chefs, version CAQ

Éric Godin,
L’actualité, 2012

Je serai de retour demain pour la présentation des programmes et engagements de Québec solidaire, d’Option nationale et du Parti Vert du Québec.

Bonne journée!