Une version de chambre de Carmina burana à l’Orchestre symphonique de Montréal, un concert des stagiaires de l’Opéra de Montréal et du Canadian Opera Company et un retour sur les productions du Welsh National Opera

8 mars 2014
(No 2014-10)

Dans le cadre de sa série de Concerts spéciaux, l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) présente le dimanche 9 mars 2014 des Carmina burana de Carl Orff dans la version de chambre de 1957. Comme solistes, l’OSM fait appel à cinq jeunes artistes lyriques du Québec, les sopranos Anne Saint-Denis et Roseline Lambert, les  ténors Jean-Philippe Fortier-Lazure et François-Olivier Jean ainsi que le baryton Marc-Antoine d’Aragon. Seront également interprétés lors de ce concert les Liebeslieder-Walzer, op. 52 de Johannes Brahms ainsi que les Quatre petites prières de Saint François d’Assise de Francis Poulenc. Le Chœur de l’OSM sera sous la direction d’Andrew Megill et les forces orchestrales mettront en présence les pianistes Esther Gonthier et Marie-Ève Scarfone et la l’ensemble de percussions Sixtrum. Le concert a lieu à la Maison symphonique de Montréal et débutera à 14 h 30. Pour lire les notes de concerts rédigés par Marc Weiser et l’excellente traduction en français de Lucie Renaud, vous pouvez cliquer ici.

Un avant-goût de la production d’Hänsel und Gretel par l’Opéra de Montréal

Pour préparer son public à quatrième production de la saison 2013-2014, l’Opéra de Montréal et la Grande bibliothèque convient parents et enfants à un événement visant à faire découvrir l’opéra fééreique Hänsel und Gretel d’Engelbert Humperdinck Les stagiaires de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal feront découvrir les meilleurs extraits de cet opéra aux mélodies rafraichissantes et aux personnages colorés. Chemin faisant, on apprendra des choses étonnantes sur les costumes, le décor et l’art de pousser la note. Cet événement se déroulera à l’auditorium de la  Grande Bilbliothèque le dimanche 9 mars de 14 h à 15 h. L’entrée est libre, mais vous pouvez réserver des places en cliquant ici.

Et lors d’une répétition publique à laquelle étaient conviés les médias, j’ai pu entendre le metteur en scène Hugo Bélanger affirmer qu’il veut d’abord et avant tout « insérer l’opéra dans l’univers du conte ». Des artistes de cirque contribueront d’ailleurs à créer cet univers et feront de la production, comme le souhaite le metteur en scène, un spectacle tous publics. Sous l’œil du mettteur en scène, deux extraits de l’acte I de l’opéra ont été interprétés par Frédérique Drolet (Hänsel) et Emma Char (Gretel) ainsi que France Bellemare (Gertrud) et Cairan Ryan (Peter). Les voix étaient belles…et les attentes sont grandes !

Vice, passions et vertus par la soprano Peggy Bélanger et le Consort baroque Laurentia

Après un concert à Saint-Jean-Port-Joli (2 mars) et à Montréal (9 mars), le Consort baroque Laurentia, formé de la soprano Peggy Bélanger et du théorbiste Michel Angers, se produira à Québec le dimanche 9 mars 2014. Ce spectacle est l’occasion pour les deux artistes de dévoiler leur nouvel album Passioni, Vizi et Virtù (Vices, Passions & Vertu) publié sous la prestigieuse étiquette italienne Stradivarius. Le programme et le disque dépeignent les points de vue sur l’amour et ses aléas dans la  Venise du XVIIe siècle. Le concert aura lieu à l’École des Ursulines (4, rue du Parloir à Québec) et débutera à 14 h.

Le rendez-vous annuel des stagiaires de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal et du Canadian Opera Company Ensemble Studio

Les stagiaires de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal et Canadian Opera Company Ensemble Studio ont à nouveau rendez-vous à la Chapelle historique du Bon-Pasteur le jeudi 13 mars 2014 à 12 h. Ces jeunes artistes lyriques interprèteront des airs d’opéra du grand répertoire et leur accompagnement sera celui du pianiste torontois Michael Shannon. Participeront pour l’Atelier lyrique les ténors Jean-Michel Richer et Aaron Sheppard ainsi que le baryton Josh Whelan. La mezzo-soprano Charlotte Burrage, la soprano Sasha Djihanian et le baryton Cameron McPhail y représenteront l’Ensemble Studio.

Manon Lescaut et La Traviata au Welsh National Opera : de grands contrastes lyriques

Dans sa célèbre pièce de théâtre Au bois lacté (Under Mil Wood), le grand écrivain gallois Dylan Thomas fait dire au révérend Eli Jenkins : « Louez le seigneur ! Nous sommes une nation musicale » (‘’Praise the Lord! We are a musical nation’’). J’ai eu l’occasion de constater que cette nation musicale, que l’on présente aussi comme le ‘’ land of song ‘’ et que l’on connaît par ses chœurs d’homme ainsi que par le Cardiff Singer of the World Competition, est dotée d’une compagnie lyrique nationale de haut niveau et connue comme le Welsh National Opera (WNO). Née ne 1925, la compagnie est aujourd’hui logée dans Wales Millenium Centre, dont l’impressionnante façade conçue par l’architecte Johathan Adam comporte l’inscription Creu Gwir Fel Gwydr O Ffwrnais Awen (Welsh), In These Stones Horizons Sing (English) (Dans ces pierres, les horizons chantent). Le compositeur gallois Karl Jenkins a d’ailleurs composé une grande œuvre chorale portant ce titre pour l’inauguration du centre et dont vous pourrez écouter les quatre mouvements en cliquant ici.


Welsh Millenium Centre
Cardiff, Wales

Sous le thème Fallen Women, le directeur artistique de la compagnie David Pountney a intégré à sa saison 2013-2014 un triptyque lyrique comprenant de Manon Lescaut de Giacomo Puccini, La Traviata de Giuseppe Verdi et Boulevard Solitude de Hans Werner Henze. Les dates de mon séjour au Pays de Galles me permettaient d’assister aux deux premiers opéras et je compte écouter sur les ondes de BBC-Radio 3 la transmission de Boulevard Solitude…mais devrai patienter pour cela jusqu’au 7 juillet 2014 à 19 h 30 (heure du Royaume-Uni). Ces trois œuvres étaient d’ailleurs présentées dans un magnifique programme conçu par le WNO pour accompagner les opéraphiles dans le parcours des Fallen Women.

Le programme contenait un texte introductif de la célèbre écrivaine d’origine australienne Germaine Greer. Celle-ci aborde d’ailleurs l’opéra en termes esthétiques dès les lignes d’introduction de son texte et le fait en ces termes :

 » Opera is not cautionary tale. The melodious death of the operatic héroïne is not meant simply to dissuade women in the auditence from her way of life; it is rather the culmination of an aesthetic conceit best expressed by Shelley when she wrote, ‘ The sweatest songs are those that tell of saddest thought’. The nighttingale is saide to become able to emit a flood of melody only when it presses its breast against a thorn that pierces its heart. A famous madrigal tells us that the silver swan when ‘living had no note’, until death appeared and unlocked its sillent throat It is the combination of extrême pathos and exquisité sound that moves us to delicious tears. Operas are weepies and weepies in all genres are made for women. »

Les productions de Manon Lescaut et de La Traviata du WNO apportent-elles cette combinaison de pathos extrême et son exquis qui tirent de délicieuses larmes ? Cela est moins évident pour l’opéra de Puccini que celui de Verdi dont les mises en scène révèlent des choix artistiques et esthétiques très contrastés.


Manon Lescaut de Giacomo Puccini
Welsh National Opera, 2014
Photographie : Johan Persson

Si l’adaptation de Manon Lescaut par le metteur en scène polonais Mariusz Trelinksi propose un sombre portrait de la condition humaine et tend vers le pathos extrême, la personnalité ténébreuse de l’héroïne et sa relation froide et distante avec un Des Grieux dont les cauchemars dictent les choix scénographiques sont loin d’émouvoir jusqu’aux larmes. Située dans une station de métro (ou est-ce une gare ?) dont le décor a été conçu par Boris Kudlicka, l’adaptation manque cruellement de vraisemblance ce qu’illustre ce passage où Manon, transformée par Trelinski en prostituée, rappelle qu’elles est destinée pour le couvent.  La production est noire par sa lumière, mais aussi par ses rituels sadiques que le metteur en scène attribue au personnage de Geronte pour mieux le démoniser. Et l’on peine à croire que Manon et Des Grieux ont une commune destinée après l’exil forcé de la première et le sacrifice du second qui l’accompagne en Louisiane. Telle que racontée, leur histoire d’amour n’est pas crédible. Heureusement pour la production, quelques voix se distinguent. Le Des Grieux du ténor gallois Gwyn Hughes Jones est solide et la voix est claire et mélodieuse, faite sur mesure pour du Puccini. Dans son rôle de Manon, la soprano italienne Chiara Taigi offre une prestation vocale plus que satisfaisante, mais sa performance dramatique n’est guère convaincante…un problème que l’on pourrait, sans nul doute, attribuer davantage au metteur en scène qu’à la chanteuse. Incarnant le personnage d’Edmondo, le ténor Simon Crosby Buttle est celui qui se distingue dans cette production et donne un éclat à son personnage, tant au plan vocal que dramatique. La soprano Monika Sawa tire plutôt bien son épingle du jeu lyrique dans son rôle de la chanteuse, ce qui n’est pas le cas de l’autre artiste lyrique gallois de cette production, le baryton David Kempster dont le cruel Lescaut laisse plutôt indifférent.

À ce Manon Lescaut modernisé, le Welsh National Opera opposait une version très classique de  La Traviata sous la signature du grand metteur en scène écossais David McVicar. La compagnie galloise reprenait cette co-production réalisée avec le Scottish National Opera, le Gran Teatre del Liceu et le Teatro Real de Madrid et dont la prem ière galloise avait eu lieu à Cardiff le 12 septembre 2009. C’est dans un décor somptueux et de superbes costumes de Tanya McCalin qu’évolue la dame aux camélias de Giuseppe Verdi incarnée par la soprano anglaise Linda Richardson. Comme dans toute production de l’opéra le plus joué du compositeur italien, c’est sur Violetta que repose, pour l’essentiel, son succès. Bien qu’elle ne donne pas au personnage tout son lustre au premier acte, celle-ci relève le défi et rend tout à fait crédible les souffrance et déchéance de son personnage. La voix gagne en assurance tout au long de la représentation et l’émotion est réelle en une scène finale dont elle assurer l’importance réussite. Le ténor autrichien Peter Sonn ne mérite pas les mêmes éloges car son Alfredo manque de présence. Sa voix de ténor lyrique seyait pourtant bien au personnage, mais elle n’a ni la couleur, ni l’expressivité si essentielles au rôle. Le père éclipse d’ailleurs totalement le fils, car dans son rôle de Georgio Germont, le baryton Alan Opie fait démontre à la fois une belle agiltié vocale et une grande théâtralité.


La Traviata
de Giuseppe Verdi
Welsh National Opera
, 2014
Photographie: Roger Donovan/Media Photos

Les deux productions ont en commun d’être bien servies par l’Orchestre et le Chœur du Welsh National Opera. Sous la direction de Lother Koenigs pour Manon Lescaut et Simon Philippo pour La Traviata, les couleurs orchestrales sont riches et diversifiées, respectueuses de l’esprit des partitions si lyriques de Puccini et Verdi . Et les choristes ne font que confirmer que je suis dans le « land of song » et que ce peuple gallois a la musique en partage.

À l’émission L’opéra…. le dimanche aussi ! le dimanche 9 mars 2014 et l’animerai avec mon co-animateur Justin Bernard et moi-même ferons découvrir aux opéraphiles l’Atelier lyrique de Chambly. Nous recevrons sa directrice artistique Christiane Fournier et son directeur musical Patrice Côté. Il sera notamment question du programme double Offenbach que prépare  la compagnie et qui sera présenté le samedi 29 mars 2014 : La Périchole et Les Bavards. Nous ferons entendre des extraits de La Périchole dans un enregistrement paru chez Erato en 1977 (réédité par Warner Classics en 2011) et mettant en vedette Régine Crespin et Alain Vanzo. En première partie d’émission et en prévision de la production d’Hänsel und Gretel par l’Opéra de Montréal, pourront être écoutés des extraits du premier acte de l’opéra d’Engelbert Humperdinck dans lequel Elisabeth Schwarzkopf tient le rôle de Gretel. Je vous rappelle que vous pouvez syntoniser cette émission « en ondes radio » à Montréal (91,3 FM), Rimouski (104,1 FM), Sherbrooke (100,3 FM), Trois-rivières (89,00FM) et Victoriaville (89,3 FM). Elle peut être également écoutée en direct sur le site électronique de Radio Ville-Marie à l’adresse  http://www.radiovm.com.

À l ’émission Place à l’opéra 2.0, l’animatrice Sylvia L’Écuyer diffusera en direct du Metropolitan Opera de New York en ce samedi 8 mars 2014 le pastiche baroque The Enchanted Island. La distribution comprend Danielle De Niese, soprano (Ariel), Andriana Chuchman, soprano (Miranda), Susan Graham, mezzo-soprano (Sycorax) David Daniels, contre-ténor (Prospero), Anthony Roth-Costanzo, contre-ténor (Ferdinand), Placido Domingo, ténor (Neptune), Luca Pisaroni, baryton-basse (Caliban), Janai Bruger, soprano (Helena), Elizabeth DeShong, mezzo-soprano (Hermia), Andrew Stenson, ténor (Demetrius) et Nicholas Pallesen, baryton (Lysander). Le Chœur et l’orchestre du Metropolitan Opera sous la direction de Patrick Summers. À l’entracte, l’animatrice présentera un entretien réalisé en 2012 avec William Christie et un autre avec la soprano Danielle De Niese, qui chante aujourd’hui le rôle d’Ariel. Aux actualités lyriques, elle proposera une entrevue avec la soprano Mireille Asselin ainsi que le ténor québécois Frédéric Antoun qui fait ses débuts au Royal Opera House Covent Garden et y tient le rôle de Tonio dans La Fille du Régiment de Gaetano Donizetti. Pour plus d’informations sur l’émission, vous pouvez cliquer ici. Je vous rappelle que l’émission n’est diffusée que sur l’internet (www.espace.mu) le samedi de 13 h à 17 h et qu’elle est rediffusée sur Espace musique le dimanche de 19 h à 23 h.

À son émission Saturday Afternoon at the Opera de CBC-Radio 2, l’animateur Ben Heppner retransmet aussi The Enchanted Island. La radiodiffusion sera suivie de l’émission Backstage with Ben Heppner. Je vous rappelle que ces émissions sont diffusées en « ondes radio » de 13 h à 17 h. L’émission Backstage with Ben Heppner sera reprise le dimanche 9 mars 2014 de 10 h à 11 h.

S’agissant des projections d’opéra,le Café d’art vocal présentera le samedi 8 mars 2014 à 12 h 3o l’opéra Hercule de Georg Friedrich Haendel dans une production de l’Opéra national de Paris de 2004. La distribution comprend William Shimell, Joyce DiDonato, Toby Spence et Ingela Bohlin. L’ensemble Les Arts florissants est dirigée par William Christie et la mise en scène est de Luc Bondy. Une reprise est prévue pour le jeudi 13 mars à 18 h 30. Dans la série OpéramaniaMichel Veilleux présente le vendedi 14 mars 2014 Hänsel und Gretel d’Engelbert Humperdinck dans une production du Royal Opera House Covent Garden. La distribution comprend Angelika Kirchschlager, Diana Damrau, Elisabeth Connell, Thomas Allen et Anja Silja. La direction musicale est de Colin Davis et la mise en scène de Moshe Leiser et Patrice Caurier. Celle-ci commencera à 19 h 30 et aura lieu à la salle Jean-Papineau-Couture (B-421) de la Faculté de musique de l’Université de Montréal.

La chaîne de télévision TFO présente le dimanche 9 mars 2014 à 20 h 05 L’amant jaloux ou les fausses apparences d’André Ernest Modeste Grétry dans une production de l’Opéra royal de Versailles de 2009. La distribution comprend la ténor québécois Frédéric Antoun, Magali Léger, Claire Debono, Marilyne Fallot, Brad Cooper et Vincent Billier. Le Cercle de l’Harmonie est sous la direction de Jérémie Rhorer et la mise en scène est de Pierre-Emmanuel Rousseau. Une reprise est prévue pour le mardi 11 mars 2014 à 00 h 50. Je vous rappelle que le musicologue et directeur des communications de l’Opéra de Montréal Pierre Vachon présentera cette soirée lyrique.


L’amant jaloux  ou les fausses apparences d’André Grétry
Opéra Royal de Versailles
TFO, 9 mars 2014

Bonne semaine lyrique !

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